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Accueil Journal de bord CASA GUATEMALA - Juillet/Novembre - Casa Guatemala, la cité des Enfants Perdus

Casa Guatemala, la cité des Enfants Perdus

 

 

"Dis Wendy, c'est quoi une maman?"…

 

A baigner dans la magie de Peter Pan, d'iles en iles et d'histoires de pirates en histoires de crocodiles et de sirènes, ce sont les bouilles des Enfants Perdus du Pays Imaginaire que nous découvrons en débarquant pour la première fois à l'orphelinat de Casa Guatemala, au coeur du Rio Dulce.

 

Pas de route pour s'y rendre, seulement la lancha ou le dinghy, et, au coeur de la forêt tropicale, de ses singes hurleurs, ses scorpions, quelques serpents très venimeux, porc-épics et porcs tout court élevés dans la porcherie locale pour subvenir aux besoins de l'établissement, ils sont là, les quelques 200 gamins des villages avoisinants; démunis de parents pour certains, pour tous d'argent et du nécessaire vital pour vivre dignement chez eux, ils ont été recueillis par cette organisation qui détrônerait les travaux d'Hercule… Casa Guatemala.

 

Fondé il y a près 30 ans par Angie, cet orphelinat-école-clinique est en partie financé par les maigres bénéfices de l'Hôtel Restaurant "Backpackers" qui anime le bord du Rio et accueille à prix modique les jeunes tortues bipèdes de tous horizons.

Pour le reste, un zest de fonds de la plus grosse compagnie pétrolière du pays, un brin de donations des acteurs locaux mais surtout une immense louche d'altruisme et de volontariat pour animer cet univers d'enfance à la dérive.

 

A notre première visite nous faisons la connaissance de Maite, joyeux mélange de Lara Croft (pour le physique et la témérité) et mère Thérésa (pour la générosité et le don de soi), et non le contraire.

 

Jeune française passionnée et passionnante qui porte tout ce petit monde à bout de bras depuis des mois, accompagnée de la non moins émérite Marta, jeune espagnole pleine de poigne et débordante d'énergie, qui dévoue ses plus belles années à la gestion de l'orphelinat et du travail des volontaires.

 

La première fois que nous avons passé une journée là-bas, nous avons oscillé entre immense admiration et débordement d'émotion.

Car même si les canalisations s'effondrent, que l'eau n'est plus courante depuis belle lurette, que les orages ont emporté des toitures et abandonné les lits des garçons aux quatre vents, que les scorpions rodent dans les creux du bois et que le plat du jour soit inexorablement composé de riz aux haricots rouges matin, midi comme soir, on tombe sous le charme et l'envoutement de ce lieu hors du temps.
 
Je ne sais pas si ce sont les effets de toute la volonté, la pugnacité, la rage même avec laquelle les volontaires se battent pour garder tout cela debout qui donne sa puissance au lieu, qui vous en cache le délabrement pour vous en faire voir la beauté de son existence.


Ou bien si ce sont les sourires et les câlins des enfants, qui se ruent sur nous avides de contact, d'attention, de recharger les batteries de douceur et de toucher...


Oui, je crois que ce sont eux qui font la magie de Casa Guatemala…


Leurs histoires surpasseraient dans le malheur les pires romans de Zola, certains reviennent de si loin qu'on se demande encore comment ils peuvent rire et jouer comme si la vie pouvait encore être gaie.

 

 

Mais à Casa Guatemala, tous oeuvrent pour tenter qu'elle le devienne…

 

Certes, pas de parents à l'horizon à la sortie de la classe, pas de petit Lu au gouter… mais il y a la force du groupe, les règles de vie, et quand même toujours une Maite ou une Kathy pour consoler d'un mauvais cauchemar nocturne.

 

Coline et Eden se font rapidement des copines et je me retrouve vite entourée d'une ribambelle de fillettes qui leur auraient bien emprunté leur mère pour quelques temps… Jacqueline, Chana, Maria, Jessica … ces visages ne nous quitterons plus…


Après quelques heures elles ne veulent plus nous voir repartir, et le soir venu, de retour au bateau, Eden m'annonce qu'elle voudrait inviter Chana à bord et "lui prêter son papa et sa maman"…


Leçon de vie et d'humilité pour Eric et moi mais aussi pour nos deux moussaillons qui apprennent sur le terrain ce que beaucoup apprennent dans les livres ou n'apprennent jamais: la chance d'être né quelque-part où l'on mange à sa faim et varié à chaque repas; d'avoir des parents qui, pas un soir, ne manquent d'envoyer "toute leur force et tout leur amour" pour assurer un sommeil douillet, d'être, pour quelqu'un, unique au monde, comme la rose pour le Petit Prince…


Aujourd'hui encore, l'évocation de Casa Guatemala coupe court à toute discussion futile sur le menu ou toute chouine frisant le caprice. L'impact de nos visites à Casa Guatemala sur leurs petits cerveaux et leurs coeurs en construction est de loin plus efficace que n'importe quel sermon...

 

Lors de nos visites suivantes, l'émotion nous déborde un peu moins et nous trouvons rapidement nos marques.

 

Les filles vont et viennent avec les bambins comme si elles étaient ici chez elles, partageant les tâches quotidiennes de leurs copines comme le balayage de la cantine ou le ramassage des feuilles dans la cour.


Si cela choque les volontaires américains outrés que l'on assigne des tâches aux enfants, nous apprécions pour notre part d'assister à la machine huilée de cette joyeuse ruche: nettoyage collectif des murs de l'école, des sanitaires, pendant que d'autres oeuvrent à l'agriculture ou à la cantine…

 

Fort de ces observations nous instaurerons nous aussi à bord une participation plus active des enfants aux tâches ménagères, poste de propreté tous les matins, frottage du linge au lavoir ou brossage du cockpit, les leçons de l'expérience Casa Guatemala ont vite porté leurs fruits à bord de Suricat ! Et le mieux dans tout ça… c'est que ça les éclate...


Je me retrouve pour ma part à animer des jeux dans le préau pendant qu'Eric se lance dans un petit reportage photo pour alimenter la photothèque du site.

 

Nous voulons de tout coeur participer à notre manière à tout cela, leur offrir quelque chose, rendre en quelque sorte tout ce qu'ils nous ont donné : émerveillement et grand moment d'émotion.


Sans même nous concerter la même idée germe vite dans nos têtes et nous nous empressons de la mettre en oeuvre: faire découvrir aux enfants le plaisir d'une journée en bateau à naviguer sur ce Rio qui les entoure, voire les envahit, mais dont beaucoup n'ont jamais vu plus loin que l'autre rive.

 

Bien sûr nous ne pourrons embarquer les 50 résidents à temps plein, alors un système de points au mérite décidera des enfants qui monteront à bord.

 

C'est ainsi que par deux fois, nous avons pu embarquer sur notre vaisseau blanc une dizaine de petits de Casa Guatemala, partager un bon repas (j'avais pris soin d'éviter la salade de riz…), un intense shampouinage suivi de saltos dans la rivière, des cours pratiques à la barre et l'usage des instruments sous les yeux ébahis des petits gars, et l'universel zénitude d'une douce navigation sous voile et d'une semi-sieste à l'ombre du génois…


Le succès fut assuré et le plaisir partagé… ces journées resteront gravées dans la mémoire du voyage de Suricat!

 

Une bonne semaine d'immersion à Casa Guatemala pour tous nos chérubins, et pour nous autres adultes d'ailleurs, serait sans doute le meilleur des remèdes contre les enfants blasés ou nos fausses préoccupations et autres contrariétés mal placées…

 

Une visite à Casa Guatemala est comme un retour aux essentiels, à la pyramide des besoins vitaux de Maslow. Quelques minutes là-bas suffisent pour se rendre compte qu'il s'est trompé dans l'ordre des étages, et que le tout premier besoin est celui d'appartenance, d'aimer et d'être aimé.

 

Il aurait du passer là-bas et regarder une fois ces enfants dans les yeux, il aurait sans nul doute revu sa copie.

 

Aujourd'hui pourtant, l'équilibre de ce bout de Pays Imaginaire où les Enfants Perdus habitent comme ceux de Peter Pan au milieu des arbres est précaire, très précaire.


L'alimentation dépend de dons des agriculteurs de la région, un grain de sable dans l'organisation ou l'affluence des volontaires et tout s'arrête…

 

Parfois il ne manque que quelques centaines de dollars pour ramener l'eau courante à la maison des garçons, des tables à 4 pieds dans la classe des petits ou un bout de toiture là où le vent l'a emporté… mais il faut les trouver, tout comme les volontaires prêts à passer plusieurs mois dans des conditions plus que spartiates et suffisamment forts et énergiques pour soutenir, éduquer, animer, aimer, consoler, orienter, recadrer…

 

Heureusement Heather, une canadienne ancienne volontaire qui travaille aujourd'hui à temps plein au Rio pour l'orphelinat, veille au grain, à la gestion des projets, des volontaires et des dons.

 

 

Alors si un jour vous vient l'envie d'aider une cause en ayant la certitude que cela portera ses fruits, ou de vous évader pour un trip guatémaltèque bien loin des recommandations de Trip Advisor mais oh combien plus enrichissant, et de vous frotter aux sourires de Jacqueline ou aux yeux pétillants de Chana, voici le site de l'inoubliable Casa Guatemala…

 

www.casa-guatemala.org

 

 
Webdesign, photos, videos & visite virtuelle : www.ericpinel.com

 

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