Mexico, aie aie aie…
C'est profitant d'une chance extreme, deux noeuds de vent et 50cm de houle au programme, que nous traversons mi-juin le tant redouté canal du Yucatan qui sépare Cuba de la péninsule mexicaine du même nom.
Ce canal est réputé pour ces gros coups de vents réguliers à plus de 35 noeuds et son courant orienté Sud-Nord qui peut atteindre jusqu'à 7 noeuds et crée une mer tourmentée.
Nous dépensons beaucoup en gasoil mais pour une fois nous sommes heureux d'une telle dépense car nos craintes s'envolent et les 30H de navigation sont parmi les plus tranquilles que nous ayons connues.
En atteignant Islas Mujeres, petit îlot de débauche au large de Cancun, nous n'avons pas uniquement traversé un canal large de 150 miles, nous avons franchi des galaxies qui séparent le mode de vie cubain du mode de vie cancunien…
Après le dénuement, l'excès! Nous renouons avec plaisir avec internet et le skype familial, quelques bons moments le soir à écouter des concerts live à la marina Paraiso ou à la marina El Milagro, mais pour le reste, nous en serions bien resté éloignés le plus longtemps possible:
Spectacle un brin écoeurant de beuveries incessantes sur les catamarans de "day charter" qui s'enchainent du matin au soir, techno à plein tubes et strings à gogo… le choc est rude après les instants passés auprès des campesinos de VInales, mais, il faut l'avouer aussi, amusant.
Ce qui nous amuse beaucoup moins, ce sont les formalités d'entrée ubuo-kafkaiennes qui nous attendent dans ce pays où nous nous savons d'un bref passage.
C'est d'ailleurs de la fameuse série "Bref" que je me permets cette petite parodie sans prétention (voir à la fin du texte), seul remède à la crise de nerfs dont j'aurais pu mourir dix fois si un peu d'humour ne m'en avait pas sauvée.
Tout ce temps, cette énergie et cet argent gâché pour rester à peine 15 jours dans le pays.
En effet, les mouillages sont rares et peu protégés, un pays à découvrir bien plus par la terre que par la mer, à moins de payer une marina et laisser son bateau quelques temps, le Mexique ne se prête pas au cabotage.
Nous avons expérimentés en 15 jours des mouillages assez pénibles qui nous amènent à une petite analyse synthétique:
Il y a les bons et les mauvais mouillages et leurs critères sont toujours les mêmes, le tout étant de pouvoir remporter le maximum de jetons sur le carton du loto du mouillage!
Il faut ici raisonner par le vide: un bon mouillage n'est pas seulement celui qui protègera du vent dominant, c'est surtout un mouillage qui N'A PAS les caractéristiques suivantes:
- La houle de mer ou les "wake" des bateaux qui passent:
Un beau mouillage sur la carte, qui semble protéger parfaitement de la houle du large et des vents dominants, peut tromper son marin… Il nous est arrivé plusieurs fois de découvrir, après une navigation fatigante et un mouillage bien mérité, qu'une petite mais très inconfortable houle de travers allait nous rendre la vie bringuebalante.
Parfois impossible de définir d'où elle provient, mais on a beau faire comme si on ne la remarquait pas, elle est bien là… elle balance le bateau de droite à gauche, voire pire! de gauche à droite… Alors, quand un guide bien documenté indique "rolly anchorage", le mieux est d'en trouver un autre. Car si le catamaran encaisse bien la houle de vent de face, la houle de travers est bien plus insupportable qu'un monocoque, car le bateau danse de façon saccadée d'une coque sur l'autre...
Les petites houles mesquines de travers ont au moins l'avantage d'être 100% bio, on peut les déplorer mais on s'incline toujours devant Mère Nature. En revanche, quand le mouillage est agité comme en pleine navigation à 25 noeuds de travers à cause de vedettes, yatch et autres ferrys qui passent sans discontinuer, tous contents de s'approcher au plus près du bateau pour venir vous faire des grands coucous amicaux de la main, alors là, on maudit l'inventeur du hors bord et tous les constructeurs nautiques de la planète, on devient misanthrope et on ne pense qu'à fuir ses prochains. Les mouillages de Islas Mujeres et de Cozumel se souviennent encore de nos jurons et des "accrochez-vous les filles, ça va bouuuuuuuuger!"
- Le "bad holding" :
Fond de sable, d'herbe, de vase ou de caillasse? De cela dépendra beaucoup le repos du guerrier et la détente de l'équipage en général. Nous n'avions pas bien compris jusque là pourquoi ce "holding", c'est à dire la qualité d'accroche de l'ancre sur le fond, revêtait une si grande importance.
A Islas Mujeres, nous l'avons compris à nos dépens!
Alors que nous nous décidons à aller faire nos formalités d'entrée à terre, un ciel noir menace, mais nous sommes illégaux depuis 3 jours déjà, il est temps d'aller se faire connaitre des officiels.
A peine arrivés à terre, la tempête éclate avec son lot de rafales de vent et de pluie intenses. On n'y voit rien sous le rideau d'eau, on sent les rafales jusque dans les petites rues étroites de la ville et notre malaise grandit de minute en minute.
Reprendre la mer qui s'est fortement levée avec le dinghy et les enfants ne nous semble pas très judicieux mais notre 6eme sens de navigateurs a du se développer car c'est d'un commun accord, et déjà trempés jusqu'aux os, que nous décidons de repartir jusqu'au bateau sous les trombes d'eau et face aux vagues déjà bien levées par le vent.
Sous le rideau du grain on n'aperçoit aucun des bateaux du mouillage. Aucun… sauf un… je dis à eric d'une petite voix "il était pas ancré là Suricat, si????". Bien sûr que non, personne ne vient s'ancrer à 10 mètres des rochers! Suricat se détâche dans le grain qui fait rage, étonnamment paisible dans la tempête. Nous retenons notre souffle et nous empêchons de réfléchir à ce qui a pu lui arriver.
Nous fonçons contre vent et vagues vers lui et apercevons le dinghy de notre copain australien Josh de KUHELA, rencontré à la Havane, qui, en bon membre altruiste de la communauté bateau, n'a pas hésité à venir dans la tourmente tenter de sauver notre bateau! Il se démène comme il peut pour rajouter de la chaîne et stopper la dérive de Suricat, nous démarrons les moteurs au plus vite et sortons Suricat de ce mauvais pas juste avant qu'il ne s'échoue.
Nous apprenons alors qu'un autre bateau s'était décroché de son ancre pendant le grain et avait été repoussé de justesse par 3 dinghy juste avant de s'échouer sur nous. Nous aimons à penser que notre ancre tenait mais que l'ancre de ce bateau qui dériva le premier avait du attraper au passage notre propre mouillage et décrocher Suricat à son tour.
Cela dit nous découvrons ce jour là que dans un "poor holding", lorsque le vent se lève et force sur le mouillage, celui-ci ne tient pas toujours et la catastrophe est alors terriblement proche… Plus de peur que de mal!
Depuis, arrivés au mouillage, inspection visuelle de l'ancre en masque et tuba et lorsque le sol est pauvre (sable sur fond rocheux par exemple), nous installons une deuxième ancre en amont de la première, mousquetonée sur la chaine principale ! On ne nous y reprendra plus!
- Les moustiques...:
De loin notre pire ennemi car de mémoire, nous n'avons pas été épargnés une seule fois de leur présence sur aucun des mouillages. Dans la série des dollars bien dépensés, nous mettons en tête de liste les moustiquaires de panneaux de pont , bien adaptées et bien solides. Investissement INCONTOURNABLE pour tout plaisancier qui ne veut pas devenir fou et se jeter à l'eau.
A chaque fois que nous nous délectons à l'idée d'une nuit calme et d'une bonne brise qui entre par les panneaux pour nous assurer une nuit sans étouffement, il suffit à peine que le vent tombe quelques secondes pour que nous soyons réveillés, Eric par les "tsiiiiii… tsssiii… tsi. tsi. tsiiiiiiiiiiii" et moi par les piqures de ces insupportables bestioles qui raffolent de ma chair fraîche comme l'ogre de celle du Petit Poucet (digression malgré moi à force d'écouter en boucle les Histoires de Marlène Jobert pour occuper les enfants en navigation).
Maigre consolation toutefois: voir Eric rejouer la finale de Yannick Noah à Rolland Garros avec la raquette électrique spéciale moustiques dans les 6m2 qui nous servent de cabine, ou encore le voir, au bord de la folie, imiter le moustique encore bien mieux que Michel Lebb son fameux bourdon.
Les moustiques accompagnent donc chacun de nos mouillages, plus ou moins présents selon notre éloignement de la terre ou la présence ou non de mangrove. Parfois nous atteignons le summum lorsqu'en lieu et place (voire en accompagnement) des moustiques, nous avons droit aux nonos (autrement appelés yen-yen ou sandfly) qui représentent un supplice inversement proportionnel à leur taille microscopique.
Nous avons beau avoir vécu une dizaine d'années en moyenne à Tahiti et souffert de ces bêtes du diable chaque jour et en chaque lieu, nous ne le redirons jamais assez, pourquoi diantre la nature a-t-elle crée cette chose abominable qui, il parait, tue à elle-seule 80.000 fois plus d'humains que le requin?
- Les nuisances sonores:
"Oh, quel mouillage fantastique nous avons trouvé là, enfin ! Je sens qu'on va vraiment bien dormir cette nuit et trouver le repos dont nous avons bien besoin avant la longue navigation qui nous attend demain"…
21H, le rêve prend fin et avec lui tout espoir de trouver le sommeil réparateur…. C'est fiesta party du vendredi soir, ou techno night du samedi soir et le DJ braille dans le micro dans sa langue natale: "Est-ce que vous êtes là??? Prêts à tenir jusqu'au bout de la nuit? OHHHHH YEAHHHHH!!". Dommage, la carte marine n'indiquait pas cette boite de nuit à ciel ouvert devant laquelle, justement, nous avons innocemment jeté l'ancre…
Nous sommes déjà tombé à plusieurs reprises dans ce piège qui peut gâcher le plus beau des mouillages…
Et n'allez pas me demander pourquoi les êtres humains ont cru bon d'installer, en de très nombreux endroits et quelque soit le pays concerné, d'immenses groupes électrogènes pour subvenir aux besoins des îles en électricité, exactement là où l'ancrage est le meilleur… Bonne protection tous vents, "good holding", pas trop de mangrove… ben tiens! un groupe électrogène qui ronronne, ou plutôt rugit, sans discontinuer du matin au soir!
- Le manque de place pour l'évitement ou "comment mouiller dans un mouchoir de poche":
Parfois le problème se pose lorsqu'il y a trop de bateaux pour un seul mouillage, comme ce fut le cas aux Bahamas où nous avons eu quelques sueurs froides et nocturnes à tenter de deviner la distance entre les bateaux voisins et Suricat, et le nombre de mètres de chaînes qu'ils avaient bien pu mettre, comment allait tourner chaque bateau par rapport aux autres avec les changements de vent et de courant prévus dans la nuit…
Une science loin d'être exacte et à laquelle nous semblons n'avoir encore pas bien adhéré étant donné nos surprises fréquentes sur l'évolution du positionnement de notre bateau parmi les autres.
Au Mexique, on ne peut pas dire que nous sommes dérangés par la présence de bateaux voisins… la solitude nous accable même, mais cette fois il faut compter sur l'étroitesse du mouillage, coincé entre côte rocheuse et récif tout proche, avec , pour compliquer la tâche, peu de fond de part et d'autre, ce qui ne laisse donc aucune place à l'erreur…
C'est ainsi que nous n'avons pu nous attarder bien longtemps devant le magnifique mouillage sous les ruines de Tulum, splendide par son décor le long d'une immense plage de sable fin et sous la falaise où les Mayas construisirent un temple surplombant la mer.
Les filles sont d'autant plus heureuses qu'elles ont eu le temps, durant nos longues navs précédentes, de visionner l'intégralité des dessins animés des Cités d'Or, que beaucoup remémoreront avec émotion, symbole de l'enfance des gamins des années 80. A l'époque il fallait attendre la semaine suivante pour "ne pas manquer le prochain épisode des aventures d'Esteban, Zia, Tao les cités d'or". Eric et moi n'avions jamais vu la fin et nous avons pu réparer cette cicatrice ouverte de notre enfance... Alors forcement, arriver par la mer à Tulum, tel Esteban et Mendoza sur Solaris, aux pieds ces cités Maya, ça en jette!
La beauté du paysage passe malheureusement après la sécurité du bateau et la sérénité du capitaine et de son second. Pour la première fois nous installons une deuxième ancre à la première, encore sous le traumatisme du dérapage de Islas Mujeres mais aussi devant le fond rocailleux et peu accrocheur, la proximité du récif et les faibles mesures au sondeur. Cela nous donnera suffisamment de confiance pour partir quelques heures découvrir les ruines en accostant tels des pirates sur la plage du site au beau milieu des hordes de touristes et de leurs guides multilingues.
Très vite nous quittons toutefois Tulum, sa passe redoutée et sans balisage et son mouillage qui ne nous inspire pas confiance. Quel dommage!
Trouver donc un excellent mouillage relève du défi, de la chance et bien sûr des conditions météo ou du planning des soirées technos, mais l'avantage est que dans ces cas exceptionnels on apprécie l'emplacement à sa juste valeur.
Même s'il n'y a rien à voir dans les environs, on s'attarderait bien juste pour profiter de quelques nuits de vrai dodo ! Et pour peu qu'on nous gratifie d'une réception internet et d'un réseau Wifi ouvert, alors là… c'est le bonheur absolu du plaisancier qui a envie d'envoyer un mail à tous ses copains bateaux pour leur dire qu'il a trouvé "LE" mouillage !!
Ne nous méprenons pas, même si je fais la liste de tous les désagréments qui peuvent nuire à la tranquillité de la vie à bord, la liberté d'aller (presque) où l'on veut, les sauts en trampoline au coucher de soleil face à la plage, le petit verre de rhum cubain dégusté devant une caye seuls au monde ou en admirant d'ancestrales ruines Maya, l'assoupissement sous les étoiles à travers le panneau de la cabine rafraîchie par une légère brise sont autant de moments qui compensent bien souvent les déboires relatés ci-avant !
Fin de la longue digression sur les mouillages, sans doute peu intéressante pour les étrangers du monde marin mais qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont eu l'occasion de s'y frotter!
J'aurais pu faire une deuxième parodie de Bref pour les formalités de sortie kafkaio-ubuesque...
Entre Cozumel et le Belize, il y a environ 180 miles et le seul port de sortie est le petit village de Xcalak, au nom aussi compliqué à prononcer que sa passe à franchir et aussi improbable que ce que nous y avons trouvé.
Pour information pour les navigateurs, Xcalak était supposé être un port d'entrée mais il ne l'est plus depuis 2 ans, on n'y délivre qu'un permis temporaire de navigation avant les formalités… 160 miles plus loin!
Nous franchissons la passe dans les meilleurs conditions qui soient, et dieu merci, car après la passe de Tulum la veille, il faut de la concentration et une bonne dose de confiance en soi pour franchir ces petites entrées dans le récif. (voir points GPS des routes d'entrées dans info pratiques plus bas). En effet, il n'existe AUCUN balisage, ni cartes électroniques qui aident à l'entrée... Voire pire! Sur notre carte Navionics, notre mouillage à Xcalak apparaissait... en plein sur la terre!
Si c'était à refaire, nous aurions fait nos formalités de sortie dès Cozumel (donc juste après les formalités d'entrée!) pour ne pas risquer une entrée forcée à Xcalak. La passe y est terrible et meurtrière, autant ne pas être obligé de s'y rendre!
Notre présence dans ce bled du bout du monde fait la joie d'une dizaine de militaires mourants d'ennui dans ce désert des Tartares. A peine la dernière amarre attachées sur le seul et unique quai, ils montent à bord faire une inspection soit disant minutieuse du bateau. Après avoir fait ouvrir mon sac à dessous chics et inventorié les livres de Blanche Neige et autre Peter Pan éparpillés dans le bateau, ils ne poussent pas plus loin la fouille et font confiance à nos minois de gentils Suricat à qui on donnerait le bon dieu sans confession (et pourtant !).
J'arpente à plusieurs reprises des rues désertes dignes des Western hollywoodiens pour aller et venir à la capitainerie sous un soleil de plomb. Ici, plus de capitaine depuis longtemps, installé à la ville de Chezumal depuis plusieurs années, mais la gentille et flegmatique Suzie qui fait office de capitainerie.
Je la réveille de sa sieste le samedi après midi, puis le lendemain matin je la sors du lit pour essayer de faire les formalités qui nous ouvriront la voie jusqu'au Belize.
Véritable parcours du combattant car le samedi, le capitaine ne répond pas à ses mails et n'a soit disant pas le téléphone. Puis c'est le dimanche mais là, Suzie est désolée, internet ne marche plus, il lui est impossible de me donner mes documents de sortie officiels qu'elle attend du capitaine.
Elle m'emmène dans son carrosse à l'hôtel le plus proche dont le wifi fonctionne et nous y passerons 3 heures.
Entre deux discussions avec ses copains de l'hôtel qui ne mourront jamais de crise cardiaque eux non plus, elle tente de joindre le capitaine dont je ne connaitrai que l'effigie Skype d'un gentil Koala, haut symbole du professionnalisme mexicain. A deux reprises je dois faire corriger les documents qui gratifient Eric du nom de Mortier, comportent deux chiffres erronés dans les numéros de passeport ou encore une nationalité hollandaise à notre bateau. Déformation professionnelle du "double check" qui paie à chaque fois car, je ne me l'explique pas, tous les documents faits par les officiels depuis 6 mois sont systématiquement bourrés d'erreurs!
Je prends mon mal en patience le temps que les documents soient envoyés par le Koala mais je commence à perdre mon self-control quand Suzie, "qui déteste retarder les navigateurs", profite de la connexion internet pour enchainer sur la consultation de son compte Facebook… il est bientôt 11h et nos chances de rejoindre la passe difficile de San Pedro au Belize à une heure opportune s'évanouissent peu à peu.
Je me venge de son flegme en profitant qu'un des innombrables moustiques qui nous harcèlent depuis 3 heures se pose sur sa cuisse pour la lui claquer bien fort. A mon sourire sincère elle ne perçoit pas mon acte de défoulement soudain et me remercie. Tout le monde ne peut pas s'enorgueillir d'avoir frappé un agent officiel mexicain en toute impunité!
Il faut préciser par ailleurs que les formalités se font parfois au péril de la vie du capitaine. Sans compter les maladies cardiaques ou les crises d'urticaires auxquelles ces procédures avilissantes l'exposent, il y a parfois des risques exogènes dont j'ai failli faire les frais.
Lorsque qu'Eric me dépose en dinghy à une centaines de mètres de la rive inaccessible en annexe devant la capitainerie, nous ne nous doutons pas que ma dernière heure a failli arriver. Je patauge dans les algues et la vase, pensant finir mes jours dans des sables mouvants, jurant comme un charretier et pas bien sûre de l'endroit où je pose chacun de mes petits pieds.
Arrivée au bord je l'entends qui me crie avec les enfants qu'ils ont une surprise pour moi… que si j'avais su ce qu'il y avait dans l'eau, jamais je n'y aurais mis les pieds… que ça commence comme la marque des chaussures que je porte… des crocs…
Ce patelin est farci de crocodiles des mers!!! Suzie, tout en sourire, me confirme que ces sales bestioles vivent dans la lagune reliée à la mer et qu'en effet les crocodiles sortent parfois manger les poissons au bord de la rive. Je frémis en repensant au fabuleux snorkeling que nous avons fait la veille sur le récif pendant plus d'une heure, un des plus beaux de notre vie, couronné par notre première langouste pêchée là depuis le début du voyage.
Mais qui donc peut nous jurer que les crocodiles ne vont jamais se balader près du récif? D'après les locaux, jamais. Mais il sera difficile de ne pas y penser lors de nos prochains snorkeling…
25 miles plus tard nous entrons au Belize : nouvelle galaxie franchie en 4 heures cette fois, nouveaux décors, nouvelle langue, nouveaux looks, nouvel accueil bien plus cordial cette fois. Adios Mexico, welcome to San Pedro!!
Infos pratiques:
Coordonnées GPS de nos routes d'entrée dans les passes fort difficiles d'accès de Tulum et Xcalak. Les guides recommandent de le faire par mer calme et bonne lumière, nous confirmons !! Passes étroites et amers difficiles à repérer, en espérant que ces points aideront certains navigateurs après nous pour manoeuvrer en confiance (relative) dans ces minuscules portes à travers le récif.
Arrivée par le nord jusqu'au mouillage à Tulum:
point1: 20.11.392N/87.25.890W
point2: 20.11.522N/87.25.981W
point3: 20.11.621N/87.26.073W
point4: 20.11.715N/87.26.075W
point5: 20.11.726N/87.26.074W
point6: 20.11.862N/87.26.035W
point7: 20.11.994N/87.25.956W
mouillage Tulum: 20.12.173N/87.25.75W par environ 2,50 mètres de fond
Important: Le "awashed rock" indiqué dans les guides n'est presque pas immergé, on le distingue très mal. Pour notre part nous l'avons vu... une fois que nous l'avions déjà passé! à la sortie nous nous en sommes rapprochés au maximum pour identifier au mieux sa localisation GPS qui est au 20.11.252N/87.25.914W.
Arrivée par le nord jusqu'au mouillage à Xcalak:
point1: 18.16.591N/87.49.211W
point2: 18.16.368N/87.49.355W
point3: 18.16.368N/87.49.457W
point4: 18.16.408N/87.49.651W
mouillage Xcalak: 18.16.660N/87.49.801W par 2,30mètres de fond environ
nous sommes aussi passé par le quai situé au 18.16.437N/87.49.785W mais juste 1,80 mètres de fond sous la quille