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Accueil Journal de bord MARQUISES - 20/05 - 9/07 - The "Waoooow" Effect

The "Waoooow" Effect

 

Dans ma vie d'avant bateau, et une période qui me semble à ces heures bien lointaine, je travaillais dans l'industrie du tourisme et plus particulièrement pour des hôtels 5 étoiles voire plus, le top du top de l'hôtellerie de luxe en Polynésie.

 

La clef de tout succès pour chaque modification ou rénovation de ces biens de haut standing résidait en deux mots, en anglais bien sur parce que ça sonne toujours plus juste et plus direct, il fallait provoquer "the Waoooow effect" à la première seconde ou le pied de l'Américain fortuné foulerait la première dalle de marbre de nos palais.


Le rapport avec les Marquises? Il est simple. Starwood ou autre Hilton n'ont rien inventé et je crois qu'il est inutile de chercher plus loin. Cet "effet Waoooow…" vient d'ici, de cet archipel à plus de miles miles de toute terre habitée, car c'est le seul mot que l'on a à la bouche à chaque découverte, à chaque baie, à chaque paysage, à chaque cascade, à chaque baignade, à chaque rencontre… Waoooow….


Bouche bée.


L'arrivée d'une traversée comme celle du Pacifique procure forcement de fortes sensations, mais, cerise sur le gâteau, ce qu'on trouve de l'autre cote n'est pas une ile quelconque, ni une terre banale. C'est LA terre. La "Terre des Hommes" comme ils disent, la Terre sauvage, la Terre de la générosité, la Terre promise…

 

De tous les endroits visités depuis le début de notre voyage, c'est sans doute le plus complet, celui ou nous avons trouvé tout ce que nous cherchions. Allez, soyons justes, nous avouerons pour le bémol que les mouillages furent aussi les pires, inconfortables le plus souvent, descentes à terre frisant parfois l'acte kamikaze, mais il faut bien une raison pour partir, sinon, comme Brel, nous y finirions nos jours…

 


Marquises, Terre des Hommes

 

L'expression d'origine vise surtout à connoter la dureté des conditions de la vie des Hommes dans ces paysages aux falaises aussi abruptes qu'elles sont majestueuses, à la mer puissante partout et souvent ennemie quand l'alizé se renforce, à l'isolement des ces iles et l'autarcie qui l'accompagne.

 

Pour survivre dans cette nature intense, il fallait et il faut toujours être un Homme avec un grand H. Un viril, un tueur de cochon et un cavalier sans selle ni étrier, un pécheur de nuit comme de jour, un travailleur, un sans-peur, un Mahoi sculpté et tatoué, un aito ("fort" en tahitien comme l'arbre indestructible qui porte son nom).


Mais après un mois et demi sur place et toutes les rencontres avec les Marquisiens et siennes, cette expression a perdu pour moi de sa valeur héroïque voire un brin machiste pour laisser place à une autre réalité. C'est la Terre des Hommes parce que la population que nous y avons rencontrée nous a dévoilé son sens de l'accueil du visiteur, sa générosité, son ouverture d'esprit malgré leur enfermement géographique, sa simplicité, son amour de la nature à l'état pur et la symbiose qui unit ici l'homme à celle-ci. Ils sont à l'image de leurs iles: entiers et généreux.

 

Beaucoup ont connu la vie à la "capitale" (Papeete) et même la vie de la lointaine métropole. Beaucoup ont choisi, malgré l'opulence qui régnait ailleurs ou les opportunités plus nombreuses, de revenir à leur terre.

 

On sent chez eux l'amour de leur ile qui les a ramenés là ou ils sont nés, comme les saumons d'Alaska retournent à leur rivière d'origine. Terre et Hommes semblent ne faire qu'un, chacun donnant à l'autre, et cette harmonie est si rare à trouver qu'on ne peut qu'en être admiratif.

 

Apres des premières rencontres à Fatuiva, rappelant un brin les San Blas pour le coté navigateurs qui débarquent en troupeau à cette période de l'année et sont donc vus surtout comme des sources de richesse matérielle (faute de monnaie disponible sur place, on y troque quelques denrées du bord contre les premiers fruits que l'on trouve après des semaines de mer), nous avons pu faire nos premières vraies rencontres dans des baies bien moins fréquentées car plus éloignées des chemins standards des voyageurs au long cours.

 

Il faut dire qu'à cette période de l'année, les bateaux se comptent parfois par cinquantaines dans certains mouillages, ce qui ne favorise pas bien sur les rencontres. L'intimité ne s'acquiert jamais dans la masse…


Mais dès que nous avons touché les baies du nord d'Hiva Oa, nous avons commencé à les voir et à les connaitre, ces Marquisiens que nous avions en si haute estime, ces "Hommes" de la Terre des Hommes. Baie de Hanamenu, ou semblaient nous attendre les chevaux sauvages et la petite rivière sur la plage comme pour concrétiser nos images d'Epinal du Paradis terrestre, nous tombons sur Ani, sobrement vêtu d'un pagne et tatoué de pieds en cape s'il en avait eu une, taillant de hautes herbes au milieu de ses chevaux, limite effrayant dans sa brousse verte s'il ne s'était tourné vers nous tout sourire et précipité à nous offrir son régime de banane fraichement coupé et nous ouvrir des cocos pour fêter notre arrivée dans sa baie inaccessible par la terre…


Baie de Hanaiapa, c'est Adam, un jeune d'une vingtaine d'année, qui a trop bu et trop fumé dans sa première jeunesse et son exil Papeetien et a décidé de s'offrir une nouvelle vie en reprenant le travail de la terre dans son ile natale, qui nous invite le plus naturellement du monde à venir déjeuner chez lui le lendemain midi. Le temps pour lui d'aller chasser le cochon le soir dans la montagne, rentrer avec la bête vers 1h du matin et se lever à 4h pour commencer à le cuire, ainsi que la chèvre, le fruit à  pain… pour nous servir, rien que pour nous, un déjeuner pantagruélique, nous montrer ses dessins et les tatoos qu'il aimerait faire lorsqu'il aura appris à tatouer, nous offrir les fruits de son jardin et même ceux du jardin de la tante ou de la mamie, nous parler de sa vie, de son chez lui, sans rien attendre en retour.

 

Il y aura aussi Roberto à Omoa qui nous recueillera chez lui, pauvres erres portant nos ordinateurs dans un sac étanche à la recherche de la seule denrée rare aux Marquises… une connexion internet. 5 heures durant nous resterons sur sa terrasse, un oeil sur l'écran de l'ordinateur (pour mettre à jour le site!), une oreille voir les deux pour écouter la vie de ce joyeux luron, repartir de chez lui avec des informations précieuses sur la pêche, une bouteille de miel sorti droit de ses ruches,et quelques bananes séchées pour la route..

 

Ou encore Alfonse, en charge de la paroisse de Hatiheu, venu me tenir compagnie à l'ombre d'un arbre et me raconter sa vie, son travail à Mururoa au temps du CEP (essais nucléaires), ses années à Tahiti et son retour chez lui et bien sur, toujours, le geste… il nous accompagnera sous les pamplemoussiers de la paroisse nous offrant de cueillir à volonté les fruits murs et juteux.

 

Et d'autres encore, dans chaque baie et chaque village, des rencontres, des sourires, des coups de main, des histoires, des vies...

 

Ici le contact est facile, rapide, sans arrière pensée et surtout, sans complexe. Le fait qu'ils ne soient pas démunis, possèdent à la fois la richesse de la nature et, il faut bien le dire, le bénéfice de la "continuité territoriale" qui apporte la santé et l'éducation française même au plus profond des villages les plus reculés, efface l'ancien fossé qu'il y a toujours eu dans nos précédents périples. Il n'y a plus de tiers monde face aux navigateurs occidentaux systématiquement ou presque assimilés à l'opulence. Il y a des iliens face à  des voyageurs des mers.

 

Et la plupart du temps ce sont eux qui veulent nous aider et nous offrir leurs fruits par pitié pour nos papilles endormies à force de régime pates-riz, nos métabolismes à  la limite du scorbut (mais non maman,c'est pour rire), ou nous prendre en stop pour nous épargner des heures de marche sous le canard. Les relations en sont indubitablement plus saines et plus sincères.

 


Marquises, Terre de Générosité

 

Certes ces iles sont loin de tout mais la nature a placé là tout ce qu'elle a de meilleur. Il est une chose étrange que l'on constate en Polynésie, c'est l'endroit ou le pourcentage de gens qui gagnent à l'EuroMillions est le plus fort dans toute l'Europe, bien au-delà de n'importe quelle moyenne, défiant à elle seule toutes les lois de probabilité. Et bien les Marquises ont gagné depuis longtemps à l'EuroMillions des lois de la nature. Il y a tout ce dont l'Homme a besoin, en taille supérieure à la normale et en quantité pléthorique.

 

Dans chaque baie nous avons trouvé une rivière, une cascade, de l'eau droit issue de la montagne, presque toujours potable, denrée si rare sur le reste de la planète, et bourrée de minéraux qui ont un gout suave à nos papilles éteintes par l'eau du dessalinisateur.

 

De l'eau douce et claire à profusion, un rêve quand on vit toute l'année sur l'eau salée.

 

Je n'aurais jamais cru pouvoir trouver du plaisir à faire de la lessive à la main. Pas la petite lessive d'appoint, non, la vraie, avec les draps et les serviettes et l'intégralité de nos frusques. La bonne grosse lessive qui prend au bas mot 3 heures de frottage, rinçage, une grosse demi-heure d'étendage et encore une bonne heure de ramassage et pliage. Une des joies que l'on retrouve dans la vie à  bord (quand on n'a pas de machine et plus aucun lavomatic en vue). Mais faire sa lessive entre les pains de sucre de Fatuiva, sur le quai surplombant les raies mantas de Hanaia pa ou encore devant les rochers sculptés par la mer de Ua Pou au coucher du soleil, sous l'oeil intrigué et un brin apitoyé des polynésiennes du coin qui viendraient presque apporter leur aide, ce sont des moments d'une rare beauté… Beauté et lessive… il n'y a qu'ici que ces deux termes pouvaient se rencontrer!

 

Boire et laver c'est bien mais il faut aussi songer à se restaurer. Qu'à cela ne tienne! Servez vous! Open bar! En une seule balade (notamment dans la baie de Hane à Ua hua) nous avons rempli nos sacs à dos de citrons, pamplemousses (les meilleurs au monde), goyaves sucrées et parfumées, grenades acidulées, oranges vertes, mandarines, corossols, pommes cytheres, sans oublier l'incontournable régime de bananes.

 

Et pour les protéines me direz vous… ALors là, festival! De quoi damner le plus coriace des végétariens. Menu au choix: poisson, cochon sauvage (le "pua"), petite chèvre sauvage au lait de coco, oeufs de sternes… Il y en aura pour tous les gouts! (pour les bonnes adresses de restaus incontournables, voir Infos Pratiques).

 

Seul bémol et pas des moindres, les Marquises sont une zone ou la ciguatera sévit très fortement (toxine transmise par une algue qui se développe sur les coraux cassés, ingurgitée par les petits puis par les plus gros poissons de récifs, ceux que nous voudrions déguster à notre tour, autrement connue comme la "gratte"). Sur une même ile, un même poisson serait consommable dans une baie mais pas dans la baie voisine. A Fatuiva il faut manger la carangue bleue mais surtout pas la noire, à Hiva Oa c'est le contraire… Jamais un perroquet et peut être un bec de canne, mais alors pas celui à gauche du rocher, celui à droite, en espérant qu'ils ne se rendent pas visite entre eux le dimanche.


Certains nous conseillent le test du "filet qui pendouille". La technique est simple, ouvrir le poisson et laisser pendre les filets. Si ceux-ci restent bien fermes et se rétractent un peu, le poisson est sain. S'ils pendouillent mollement comme une escalope pas fraiche, alors le poisson est bon à jeter.


Autre technique, celle des mouches. Si elles viennent sur le poisson, c'est qu'il est bon, sinon, il faut le jeter. A moins que ça ne soit l'inverse?


Les locaux déjà bien intoxiqués par la gratte prétendent qu'ils ressentent des fourmillements dans les doigts des qu'ils entament le nettoyage du poisson si celui-ci est atteint de ciguatera.
Autant de techniques pour autant de pêcheurs… et de résultats improbables.


Alors pour nous, un seul mot d'ordre… la pêche aux Marquises… on s'abstient! ou alors bien sur au large, un bon Mahi Mahi comme celui de 1.35m que nous avons pêché entre deux iles, un bon gros thon qui nourrit la famille pendant une semaine, là je dis oui! Idem pour les coquillages qui foisonnent par endroits.

 

Dans le doute on ne touche pas. Trois bateaux arrivés avant nous dans la baie de Anaho à Nuku Hiva en ont fait la fâcheuse expérience et deux d'entre eux se sont retrouvés aux urgences de Papeete, évacuation sanitaire. Sans doute pas la ciguatera ce coup-ci mais une autre toxine qui ne fait pas bon ménage avec notre système digestif et nerveux.

 

La frustration est grande car les deux fois ou nous avons fait un tour de baie en dinghy, les cannes trainant à l'arrière, en moins de 20 minutes nous avions fait 6 prises, et des grosses.

 

Obligés de tout balancer après avoir pris l'avis des locaux. Généreuse certes, mais parfois sournoise Mère Nature…

 


Marquises, Terre Sauvage

 

Lors de notre arrivée salutaire à Fatuiva après notre laborieux Pacifique, nous avons eu l'impression de toucher l'ile de Jurassik Parc. Et nous n'aurions même pas été étonnés d'apercevoir des dinosaures dans ces décors de terre sauvage tellement ils s'y prêtent. Nous nous sommes contentés de la faune contemporaine, à elle seule surprenante de richesse et de scènes dignes des primes time de Discovery Channel.


Des petites chèvres sur chaque falaise, des troupeaux entiers, en liberté, qui escaladent miraculeusement les tombants les plus abruptes et bercent nos nuits de leurs petits bêlements (ça bêle une chèvre? éclairez ma lanterne !) qui font rêver les enfants de la chèvre de Monsieur Seguin.

 

On les contemple, parfois la bave au coin des babines une fois qu'on a gouté au délice local de la petite chèvre au lait de coco…

 

Les cochons aussi sont sauvages, mais on les aperçoit plus rarement. Il faut aller les chasser dans la foret dense la plupart du temps et cette chasse n'est pas réservée au premier quidam venu.

 

Certains nous avertissent que tout le monde n'en revient pas vivant. Les conditions sont si rudes et dangereuses dans cette montagne jeune et aiguisée comme un coupe-coupe qu'il faut être un "Toa" (un guerrier) pour en revenir vainqueur. Les Marquises n'ont pas bonne presse en Allemagne depuis quelques années après une partie de chasse au cochon sauvage qu'un plaisancier avait voulu partager avec un gars du coin et qui tourna au tragique. Les circonstances ne seront jamais éclaircies mais il finit en petits morceaux sur un brasier (l'Allemand, pas le cochon), le Marquisien finit par se rendre aux autorités après que 35 gendarmes l'aient vainement cherché dans la foret impénétrable pendant plus de 3 semaines.

 

Cette histoire ravivant, souvent pour le plus grand plaisir de certains, les vieilles frayeurs du temps des coutumes cannibales de ces iles, pas si lointaines d'ailleurs. Mais il s'agissait purement et simplement d'une manière comme une autre de se débarrasser du méfait. Là encore, comme pour la pêche… la chasse au cochon sauvage, on s'abstient!


On préférera donc sans doute mesurer sa bravoure dans la 'chasse' aux oeufs de sternes sur le rocher aux oiseaux de Ua huka, dans la baie de Haavei.

 

Nul besoin du courage du guerrier. Ici, ce qu'il faut, c'est de l'agilité et une bonne force physique pour grimper aux 10 mètres de cordes qui mènent de la surface de l'eau (très agitée…) le long de la falaise, au "plateau" du rocher aux oiseaux.

 

Là, je ne suis guère digne d'en parler n'ayant pas réussi (ni voulu insister…) à me hisser à la force de mes bras en escalopes (encore elles, mais je pourrais maintenant dire "mes bras en filet de poisson ciguatéré"), les sternes virevoltent par milliers, piaillant, se bousculant au dessus de cet endroit propice à l'établissement de leurs nids.

 

Ces bestioles pondent des oeufs comme je lance des jurons. Toutes les demi-heures. Les gens du coin viennent tous les 2 ou 3 jours ramasser des seaux entiers, environ 40 seaux de 400 oeufs chacun (je vous laisse faire le calcul). Et si un bateau est déjà passé quelques minutes avant eux, pas grave, ils attendent une petite demi-heure et la ponte reprend, inexorablement.


Eric, agile au point de monter pieds nus sur le fameux rocher, ne se lassait pas de retourner là-haut à se faire picorer le crâne. Nous avons rempli le frigo d'oeufs de sternes, pas plus haut que le bord…

 

Et folle de joie à l'idée de me fournir en local en oeufs si précieux pour mes recettes de cuisine à bord, je me suis lancée comme une effrénée dans tous les plats et desserts à base d'oeufs que j'affectionne: omelettes, cakes, clafoutis, crèmes, flans… mais voila, la sterne se nourrit de poissons et ses oeufs, à la couleur et à la texture bien particulières, en ont également le gout. J'ai vite abandonné mes velléités de crèmes au citron et oeufs de sternes et acquis un dégoût irréversible pour cette spécialité du genre. Overdose d'oeufs de sternes, ma nature de Robinson atteint bien vite ses limites, j'attendrai le prochain magasin pour acheter de bons vieux oeufs de poule!


Il y en aura pour tous les gouts et notamment pour les amateurs d'équidés qui se régaleront du spectacle des chevaux sauvages sur les falaises surplombant le bateau au mouillage.

 

Se réveiller tôt le matin avec derrière le bol de café fumant, des milliers de sternes tachetant le ciel, et devant l'assiette de pancakes, une demi-douzaine de chevaux sauvages partageant l'immensité du terrain de jeu avec des troupeaux de petites chèvres, c'est un décor à ne pas en croire ses yeux.

 

 

Quand l'Homme les attrape, on les retrouve alors sur les plages des baies désertes, en semi-liberté, à mi-chemin entre la civilisation et la nature. Parfois même dans la mer, en train de se faire dompter par un beau et musculeux marquisien, technique savante et intelligente qui permet de ne blesser ni l'homme ni l'animal.

 

Et, pour le décor de l'apéro, un cavalier sans selle et sans chaussure, à la peau tannée qui le fait presque se confondre avec le quadrupède, galopant au soleil couchant sur le sable noir.

 

Les Marquises ne seraient pas les Marquises sans ces chevaux. Ils ne servent pas qu'à agrémenter les paysages.

 

Ici, c'est surement le dernier endroit de France ou le cheval sert encore à parcourir des lieux, à transporter les vivres et les fruits des récoltes ou de la chasse au cochon, à partir à la chasse. Comme tout le reste ici, on retrouve l'essence même du cheval. L'Homme avec un grand H, le Cheval avec un grand C, les Marquises avec un grand M…


Parfois on pourrait croire qu'ils ont été apprivoisés, comme les habitants auraient été occidentalisés… Mais ce n'est qu'apparence. Le Marquisien reste Marquisien comme le cheval apprivoisé reste un cheval sauvage… et nous l'apprendrons à nos dépens. Enfin, à ceux de Coline surtout. Lors de la visite de nos amis de Papeete et leurs deux petites filles (ceux-la même qui m'avaient si gentiment recueillie sur le départ avec mes 2 filles et mes 3 valises, encore merci a eux!), nous baissons la garde et je mets en veilleuse ma vigilance excessive (voire maladive?).

 

Les enfants aiment les chevaux qui peuplent la baie d'Anaho, ils sont calmes et attachés aux arbres de la rare propriété installée dans cette baie lointaine et magique. Ca vaut bien une petite caresse… Mais alors qu'ils se tiennent tous devant l'animal d'apparence paisible, en suivant scrupuleusement les consignes des parents de ne jamais se tenir derrière un équidé, celui-ci fait brusquement volte-face (ou plutôt volte-arriere train) et expulse ma Coline dans les airs d'un grand coup de sabot en plein ventre.

 

Vision d'horreur pour la mère angoissée que je suis, mais pour n'importe quelle mère au monde dans un cas pareil. Coline est sous le choc, plus émotionnel que physique car, comme me le dira l'infirmier du dispensaire de la baie voisine quelques jours plus tard, Dieu l'aurait projetée dans les airs, lui épargnant la violence du coup si son corps l'avait absorbé tout entier et les séquelles dramatiques qu'on aurait pu en attendre. A peine une trace rose sur le ventre en forme de fer à cheval, presque une marque de porte bonheur… Une petite demi-heure plus tard elle joue à nouveau avec ses copains, mange avec appétit et ne se plaint plus de rien. L'avertissement est bien compris par tous. Le Cheval avec un grand C n'apprécie pas particulièrement notre compagnie, fut-elle dédiée aux caresses, ou par fierté peut-être veut-il encore montrer qu'il n'a rien perdu de sa nature de cheval libre.


Alors je garde le meilleur pour la fin… De toute cette faune incroyable, je dédie la palme à la reine… la déesse des mers, ma seule rivale dans le coeur de mon homme puisque elle a même droit a son effigie en tatouage sur son bras depuis 15 ans. J'ai nomme Fafa Piti, la raie manta, la Reine Manta!

 

Nous avons bataillé pendant des années pour tenter d'en apercevoir la queue d'une dans les spots de plongée les plus prisés au monde, mais c'est ici qu'elles sont. Dans toutes les baies et à chaque mouillage nos coeurs palpitent à la moindre tache sombre. "Ici, les bouts de bois, tu crois que c'est des crocodiles. Et ben c'est des bouts de bois!".

 

J'adore ce sketch de Timsit sur ses vacances sauvages à Koumac, bien sur plus drôle à voir qu'à lire. Pas grave, j'ose le plagia! "Ici, les mantas, tu crois que c'est des rochers. Et ben c'est des mantas!". Pas une, petite, égarée, furtive. Non, trois, souvent quatre, ou cinq, au diable l'avarice, une fois même nous les avons vues par vingtaines, se  nourrissant à la surface de l'eau sombre de la baie dans un balai inoubliable. Nous entourant en toute indifférence, nous frôlant les palmes sans un mot d'excuse.

 

Elles sont partout chez elles, dans cette eau foisonnante de plancton aux formes et textures extraterrestres. Il est si dense qu'elles avancent doucement, on les entendrait presque se délecter du menu, et on se lasse jamais, JAMAIS, de les admirer. Alors que de mauvaises conditions météo nous "contraignaient" à séjourner une dizaine de jours dans la baie d'Hanaiapa à Hiva Oa (je mets des guillemets car cette escale fut une des meilleures de notre vie de bateau), tous les matins, nous restions deux bonnes heures dans l'eau, le long du tombant, pour les admirer sur leur station de nettoyage ou de minuscules poissons rentrent de partout dans leur immense corps pour le service d'étage. Emouvante, majestueuse, inégalable sur le podium des créations de la planète, à nos yeux comblés en tous cas, il y a des mantas aux Marquises comme il y a des poissons lion au Roatan ou des machines à laver dans le lagon de Tahiti, à foison!

 

 

Marquises, Paradis des Enfants Bateaux

 

Autant les Bahamas du début de notre aventure étaient le fief des retraités Americains et Canadiens, autant les Marquises furent le théatre de rencontres d'une multitude de familles bateau. Nous n'aurions pas cru que la population de plaisance de l'autre coté du Pacifique (qu'il faut tout de même traverser!) aurait une moyenne d'âge si basse. A eux tous, les enfants bateau doivent la faire descendre à 12 ans tout au plus!


Inutile de dire que cette gent enfantine fut la cerise sur le gâteau. Coline et Eden étaient déjà bien loties d'avoir traversé le canal de Panama puis le Pacifique à quelques mètres à peine, et toujours à portée de VHF, de leurs grands copains de Zouk, Lou et Devi (8 et 9 ans). COline avait même eu droit à un "Joyeux Anniversaire" chant et piano de ses deux copains sur le canal 16 pour fêter ses 7 ans en plein milieu du Pacifique! Le luxe!

 

Mais plus on est de fous, plus on rit, dit l'adage. Et dès Fatuiva, ça s'est mis à rire de plus belle sur les mouillages ! Le trampoline de Suricat a d'ailleurs bien souffert des petits bons effrénés enchainés jours après jours sans relâche par nos petites têtes blondes.


Peu de jours après notre arrivée, c'est Lumbaz qui débarque au mouillage en provenance des cotes Ouest de Mexico.

 

Dani (le papa hispano-allemand), Eugenie (la maman franco-espagnole avec un peu de russe aussi), Ainara (12 ans), Luna (10 ans), Noa (8 ans) et Nils (4 ans). Les hommes sympathisent vite sur fond de galère technique (plus de guindau sur Lumbaz des leur arrivée, ce qui rendaient les Marquises et même la suite, inenvisageable).

 

Les femmes aussi, forcement. Une nouvelle wonderwoman de plus dans la liste qui ne cesse de s'allonger. Mère de 4 enfants et d'un zen absolu, ce qui chez moi serait antinomique, gaie et pechue, talentueuse danseuse contemporaine pour ma plus grande admiration partageant moi-même cette passion, me voila requinquée des affres de la traversée et je retrouve l'essence de ce voyage…

 

Les belles rencontres.

 

 

Mais revenons à nos petits moutons car c'est bien d'eux qu'il s'agit ici. La bande se forme donc vite: Coline et Eden, Lou et Devi de Zouk, les 4 petits de LUmbaz, polyglottes (4 langues chacun et même 5 pour les plus grandes, de l'allemand paternel au français maternel en passant par l'espagnol et le catalan de leur Barcelone d'origine sans oublier un peu d'anglais pour parfaire le tout), peuvent se fondre partout et avec n'importe quel enfant bateau.


Le petit Soan (8 ans) d'Isayan rejoint bientôt la troupe, puis Ana (6 ans) et Ulysse (4 ans) de Bulle, sans compter quelques autres de passage plus bref.


Avec une bande pareille, les enfants sont capables de marcher des heures, en cote comme en plein cagnard. Les journées n'ont pas assez de 24H pour eux, entre les snorkeling au milieu des mantas, les baignades en rivière et en cascade, les cueillettes de fruits, les jeux sur les plages ou ils se mêlent aux petits Marquisiens qui parlent enfin leur langue.

 

Et le soir bien sur, pendant que les parents se retrouvent sans faillir pour des apéros qui tournent toujours au diner, c'est cirque et acrobaties sur les bouts et le trampoline au coucher du soleil puis cinema partie dans les cabines…

 

A l'époque de l'élaboration du projet, certains de nos proches pensaient, et c'était légitime, que nous imposions notre voyage à nos enfants qui n'avaient pas demandé à être la, subir le mal de mer, les heures de navigation inconfortable, de paperasse ou de lavomatic, les angoisses des pannes techniques ou des divers déboires de la vie à bord. C'est vrai, mais avant même de partir, je les avais vu, moi, les enfants bateaux, sur les quais de la marina de Tahiti.

 

Et je savais que pour mes filles, ce voyage nous permettrait de leur offrir sans doute la plus belle enfance qui soit. Certains pouvaient nous voir comme des égoïstes réalisant notre rêve en embarquant notre progéniture dans nos galères ou nos dangers. Peut-être bien, mais notre égoïsme ne nous fait aucunement honte lorsque nous voyons nos filles vivre des moments comme ceux que les Marquises nous ont offerts. De l'hédonisme pur, et en plus, à partager avec les copains.

 

Qu'il leur reste plus tard cet amour du grand air, cette admiration pour la nature dont en découle automatiquement le respect. Un 6eme sens qui les guidera dans la vie avec l'intime conviction que tout est possible. Le souvenir, même latent ou enfoui dans les premières années de leur vie, de l'immensité, la richesse, la variété et la beauté du monde. Et, plus que tout nous l'espérons, une indécrottable joie de vivre acquise durant ces mois magiques de notre aventure. Qu'elle s'incruste en elles pour devenir invincible et que la vie se charge du reste.


C'est pour des endroits comme les Marquises qu'aucun moyen de transport ne remplacera jamais le bateau. Il est certes le moyen le plus lent et le plus couteux de tous, mais il n'y avait que lui pour nous porter dans ces lieux reculés et préservés du monde… Suricat est notre maison, notre moyen de locomotion, mais bien plus que ça, il est le fidèle destrier qui nous a portés ici et nous lui pardonnons donc toutes ses faiblesses, même lorsque sa grand voile se déchire de part en part en pleine navigation entre Hiva Oa et Ua Huka, nous privant de sa principale et incontournable force motrice.


Mais notre bonne étoile semble apprécier notre périple et ne veut pas que nous restions cloués sur place. C'est la raison pour laquelle elle a attendu, pour ce sinistre que nous savions depuis longtemps inévitable, que nous rejoignons justement Zouk, nos fidèles compagnons de route, sur leur Bahia jumeau de Suricat.

 

A peine les avions nous retrouvés au mouillage après plusieurs jours sans se voir que nous bénéficions d'un prêt d'organe inespéré. Ayant fait l'affaire du siècle au début de leur périple, Zouk disposait d'une grand voile d'occasion pour Bahia 46 rangée au chaud dans une pointe avant.

 

De jumeau à jumeau, la greffe a pris instantanément et grâce à eux Suricat, pourtant méchamment amputé et sans grand espoir de rémission avant des mois, peut courir à nouveau sur les flots comme si de rien n'était. Dans notre malheur, nous avons la grande chance d'avoir de bons amis, et bien equipés qui plus est!

 

Apres notre livraison expresse d'un câble "sea talk" à Zouk en plein milieu de la traversée du Pacifique pour améliorer leur pilote automatique, voila qu'à leur tour ils nous livrent une grand voile de 75m2 et 80kg au mouillage de Haavei à Ua Huka (même pas surs que vous trouviez sur une carte…). Fedex et UPS n'ont décidément qu'à bien se tenir…

 


Nous pouvons dire aujourd'hui que nous comprenons les Gauguin, Brel et tous ceux qui ont décidé de s'établir aux Marquises et d'y finir leurs jours. Chacun pour ses raisons: la beauté de la nature ou des habitants, la sérénité féroce des lieux, l'avant-gout de paradis.


Sur la tombe de mon plus grand amour poétique, celle du Grand Jacques, on peut lire:

 

"Passant,
Homme de voiles
Homme d'étoiles
Ce troubadour
Enchanta nos vies
De la Mer du Nord
Aux Marquises

Le poète,
Du bleu de son éternité,
Te remercie
De ton passage"

 

 

Mais non, Marquises, Marquisiens et Marquisiennes, ce sont "les Hommes de voiles" qui vous remercient…

 

 


Infos pratiques:

 

Administratif et lois en vigueur:

Premier et peut être dernier endroit de notre périple ou aucun frais d'entrée n'est demandé, uniquement les formalités administratives qui se font à Hivaoa ou Nukuhiva. Fatuiva n'est pas un port d'entrée et officiellement on n'a pas le droit de s'y arrêter avant d'avoir procédé aux formalités mais tous les bateaux que nous y avons croisés arrivaient comme nous du Pacifique et y ont passé comme nous une bonne grosse semaine avant de se rendre sur Hivaoa. Nous avons tout de même croisé le chemin du bateau de la douane, petite remontrance à chacun pour mouiller à Hanavave sans avoir fait l'entrée, mais la tolérance reste grande. Elle le sera d'autant plus que quelques jours après le passage des douanes, leur bateau s'est échoué sur le récif d'un atoll des Tuamotus. Evacuation d'urgence et perte totale du bateau. Ce n'est pas de si tôt que la vedette douanière viendra saluer les plaisanciers des Marquises/ Tuamotus!


Autre bonne nouvelle de l'année 2014: depuis le 25 avril 2014, l'admission temporaire des bateaux de plaisance à usage privé est passée à 36 mois pour tous les bateaux. Par contre, si l'on s'avise de s'installer pour résider ou d'entamer la moindre activité lucrative, la palettisation reste obligatoire. A ce jour entre 22 et 25% de taxe sur la valeur argus du bateau, mais un récent conseil des ministres du mois de juin 2014 a proposé l'annulation du droit de douanes (6% pour bateaux construction européenne, 8% sinon). Il restera toujours la TVA a 16% a acquitter et quelques autres frais assez prohibitifs….


Mouillages:

Notre périple fut le suivant, dans le sens du vent et des vagues la plupart du temps. Avantages et inconvénients de chaque mouillage…

 

Fatu Hiva
Baie de Hanavave: de loin le décor le plus spectaculaire, surtout quand on arrive de 21 jours de mer. Avantages: eau potable sur le quai, débarquement plutôt bien protégé et praticable de tout temps. Inconvénients: mouillage par 15 mètres de fond, moins si l'on approche de la plage mais alors la, c'est dérapage presque assuré car le fond est caillouteux et de très mauvaise tenue. Vers la sortie de la baie, moins de risque, mais alors on mouille par plus de 20 mètres et il vaut mieux avoir de la chaine! Le plus gros problème de cette baie magique  sont les coups de vent intempestifs qui déboulent comme boulets de canon de la montagne. Souvent à plus de 30 noeuds, parfois même jusqu'à 50, de nuit comme de jour.
Pas d'internet ni de distributeur automatique. On fera donc du troc pour obtenir des fruits. Privilégier les bouts, hameçons ou maquillage plutôt que les bouteilles de rhum pas cher du Panama qui feront quelques catastrophes à la maison.


Baie d'Omoa: nous n'y sommes pas allés, personne ou presque n'y va d'ailleurs car elle est parfois impraticable à cause de la forte houle. Mais on peut se rendre à Omoa en dinghy depuis Hanavave, environ 3 miles à parcourir le long des falaises, magique… et bonne pêche en plus. Nous avons pêché d énormes carangues bleues qui sont parait-il sans ciguatera.
Petit magasin un peu approvisionné à Omoa et internet disponible le matin au comité du tourisme jusqu'à 11h moyennant 500 fcfp. Le magasin accepte de faire le change Euro-Cfp. Le change est sensé être à partie fixe à 1euro=119.33174 Fcfp mais ils échangent a 117fcfp environ.

 

Hiva Oa
Atuona: mouillage étroit et sans grand intérêt. Stop pour faire les formalités mais sans plus. Avantages: débarquement à peu près confortable. Eau sur le quai mais pas potable, pratique pour la lessive par contre.  Internet au comité du tourisme sur le quai et station service toute proche. 45 minutes de marche jusqu'à la ville pour les formalités à la gendarmerie.


Baie de Hanamenu : magique et déserte ou presque. Avantages: eau potable sur la plage issue tout droit de la montagne. Petite cascade et bain d'eau fraiche. Balades faciles dans la foret de la baie. Seulement 2 ou 3 habitants en semaine. Pas de route d'accès. Inconvénients : eau trouble (pas bon pour faire tourner le dessalinisateur) et mouillage qui peut devenir inconfortable rapidement car la houle, même d'est, cogne contre la falaise et revient par ricochet dans la baie. Nous avons du mouiller avec une ancre arrière pour garder le bateau face à la houle. Débarquement sur le coté gauche de la plage, pas trop difficile.


Baie de Hanaiapa : Numero 2 au classement des plus beaux mouillages. Moins de houle qu'à Hanamenu (nous y étions en juin, durant la période de décembre/janvier avec les vents de nord, elle sera sans doute peu praticable). Débarquement au quai pas très facile à marée basse mais accessible tout de même. Il faut mettre une ancre à l'arrière du dinghy pour éviter qu'il ne cogne contre le quai. Sur le cote Est de la baie, station de nettoyage des raies mantas, on peut les voir tous les jours pendant des heures! Eau disponible partout dans le village et sur le quai mais non potable. Pas d'internet mais la route qui mène à Atuona en 30 minutes et l'aéroport en 15 minutes. Ballades magnifiques jusqu'à la baie voisine plus à l'est (environ 4H AR). Habitants du village très accueillants et très gentils, toujours près à offrir des fruits. Très bonne protection par vent de Sud- Sud-est.  

 

Ua Huka
Baie de Haavei: Mouillage à peu près praticable par vent d'Est mais impraticable par vent de Sud, Sud-Est ou Ouest. Débarquement sur la plage quasi-impossible. Par contre, décor incroyable entre sternes et chevaux sauvages et proximité du rocher aux oiseaux pour aller chercher les oeufs. Joli snorkeling dans une anse portégée accessible en dinghy juste au nord du mouillage.


Baie de Vaipe: nous n'y avons pas mouillé, seulement été en dinghy pour accéder à la ville et à internet à la mairie. Entree dans la baie difficile, mouillage complique et juste la place pour un bateau a peine car beaucoup de bouées destinées aux potimarara locaux. Eau marron et forte houle. A éviter… Petits magasins avec un minimum d'approvisionnement en ville, mais il faudra marcher un bon quart d'heure entre le quai et le village.


Baie de Hane: Très rarement confortable, même par vent d'est ou peu de vent mais cadre magnifique et ballade dans le village très sympathique. Pas bon pour y séjourner longtemps, attendre la bonne fenêtre météo. Nous avons mis 2 ancres (une à l'arrière) pour rester face a la houle.

 

Nuku Hiva
Baie de Anaho: incontestablement le numéro 1 de tous les mouillages des Marquises (pas difficile) mais même de tous les mouillages rencontrés depuis le début de notre aventure. seul endroit des marquises qui ne soit pas rouleur. Une excellente protection par presque tous les vents. Décor splendide de falaises et pain de sucre. Chevaux sur la plage, petit récif avec une mini passe pour le dinghy ou l'on peut se baigner avec les mantas dans 2.5 mètres d'eau. Plage de sable blanc et doux. Rares habitants. Ballade à la baie d'à cote en longeant les plages qui amènent en 15 minutes à l'exploitation agricole de l'ile ou l'on peut se fournir en tomates, concombres, aubergines, pastèque, poivrons, piments ,bananes… et se faire livrer à cheval au cul du bateau ou presque! Ballade jusqu'à l'antenne en haut de la montagne qui offre une vue imprenable sur toutes les baies et en 1H de marche on atteint le village de Hatieu de l 'autre cote de la montagne. Eau disponible et potable sur la plage avec des robinets installes partout. Debarquement très facile sur la plage car pas de houle dans la baie et barrière de corail protectrice juste devant la plage. Pas d'internet ni de réseau vini.


Baie de Hatiheu: Bonne protection sauf par vent de nord. Large baie et mouillage dans du sable. débarquement facile sur le quai. Petits magasins bien achalandés. Très bonne table chez Yvonne, surtout le jour de l 'Aranui et du four marquisien. Spectacle de danse pour l'Aranui sur les maraes en haut du village, les plus beaux de Polynésie. Poste, infirmerie et eau potable au village . très belle plage de sable noir. Pas d'internet mais réseau vini passe.
Taioae: mouillage sans grand intérêt si ce n'est pour l'approvisionnement aux deux magasins les mieux achalandés des Marquises. Hopital aussi sur place. Internet Manaspot ou internet au snack du dock mais plutôt chevrotant. Débarquement facile sur le dock.

 

Ua Pou
Baie de Hakahetau: magnifique mouillage devant le village très accueillant. Débarquement à peu près correct sur le dock (mieux a marée haute que basse). Ballade d'une heure environ jusqu'à une magnifique cascade, grand bain naturel et splendide décor. Ne pas manquer d'aller diner chez Ti'Piero, meilleure table des Marquises! Nous y sommes même retourne deux fois de suite tellement les repas étaient bons et copieux, originaux surtout. Son poisson fumé vaut tous les meilleurs saumons fumés des meilleurs réveillon et sa chèvre de 7H est "une tuerie". Mais on ne se contente pas d'y aller diner, on aimera surtout la rencontre avec Piero et sa femme, écouter leurs histoires incroyables et leur amour de leur ile. Bref, si l'on doit pour une fois s'offrir un restau (tout à fait abordable soit dit en passant), c'est à n'en pas douter chez eux qu'il faut aller. Comme Piero a deux grandes tables, voire trois, il cuisinera sur commende. Il faut donc appeler avant midi pour lui laisser le temps de vous concocter ses mets les plus fins. Alors voila son tel (40) 925 582, son vini 87 20 17 59, son mail Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. et allez-y de la part des Suricats pour lui passer notre bonjour!


Bonnes adresses:
Restau TiPierrot : voir ci-dessus / Ua Pou Baie de Hakahetau
Chez Yvonne : voir ci-dessus / Nukuhiva / Hatiheu

 
Webdesign, photos, videos & visite virtuelle : www.ericpinel.com

 

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