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Accueil Journal de bord TUAMOTUS - Juillet & Aout - Au royaume du raimiti

Au royaume du raimiti

Le raimiti, comme nous l’explique Eric le propriétaire de la pension du même nom située dans un petit paradis au fin fond de l’atoll de Fakarava (www.raimiti.com), c’est cet état de grâce, le plus souvent au tout petit jour ou au coucher du soleil, où, par temps très calme et lagon d’huile, la mer et le ciel se confondent au point que l’on ne peut plus déceler l’horizon.


Où finit le lagon et où commence le ciel? Notre bateau flotte-t-il toujours ou se mettrait-il à voler? C’est cette vision totalement magique que nous avons eu en arrivant dans l’archipel des Tuamotus, à l’atoll de Tahanea, après 3 jours de navigation en provenance des Marquises.

Un raimiti aux couleurs pastels comme cadeau de bienvenue pour un Suricat qui nous ramène « chez nous », dans ces Tuamotus si proches et à la fois si loin de Tahiti où nous nous offrions quelques jours d’évasion chaque année et où notre rêve d’avoir un bateau devenait de plus en plus pressant.

Pouvoir vivre ces atolls, qui ne sont que lagons, depuis la mer, y rester le temps que nous voudrions, enfiler nos masques ou nos combinaisons de plongée aussi souvent que nous le désirerions…. Revenir aux « Tuams » avec notre bateau fut la meilleure des motivations pour traverser le Pacifique et voilà, nous y sommes…


L’émotion qui nous a envahis était intense lorsque, seuls ou presque (car nous avions nos fidèles amis de Lumbaz pour partager ce bonheur avec nous), nous avons posé l’ancre dans le sud de Tahanea, au bout du bout du bout du monde. Si Suricat avait eu des oreilles (car il a une âme, qui en doute encore?), nous l’aurions remercié à haute voix de nous avoir portés jusqu’ici. Alors, à défaut, nous nous sommes remerciés nous-mêmes de notre choix de vie, des décisions qui nous ont fait amerrir sur la planète Tuamotus.


Le seul bateau à l’horizon dans ce mouillage hors du temps et du monde vient ajouter une pierre à l’incongruité de la vie de bateau. Retour dans les années yéyé avec Antoine, sur son fameux cata jaune Banana Split, qui ne s’est toujours pas coupé les cheveux… Son bouquin « Mettre les voiles » fait partie de notre maigre bibliothèque de bord et pour ma part, un peu réfractaire aux propos machistes qu’il contient, je me contente de lui emprunter sa recette de pain banane. Les femmes à la cuisine, c’est encore là qu’elles sont le mieux parait-il…

 

Nous avions opté pour l’atoll de Tahanea, encore vierge de toute vie humaine et dont les deux passes situées au nord permettent au lagon de se vider facilement en cas de forte houle, ce qui rend les passes moins sujettes aux forts courants et beaucoup plus praticables par toutes conditions.

Les atolls des Tuamotus sont autant de petits paradis terrestres mais il peut être difficile voire dangereux d’y pénétrer selon les heures et les conditions météo. Tahanea nous offrait un abri fiable pour notre arrivée sujette aux imprévus, comme toute arrivée de traversée de plusieurs jours.

 

Dans les légendes tahitiennes, les passes (« rava ») sont divinisées, car ce sont elles qui permettent de pénétrer dans les lagons protecteurs des atolls et donnent un accès aux bateaux de ravitaillement pour les populations autochtones, elles qui offrent l eau fraiche et riche du large aux lagons qui se remplissent (marée haute) et se vident (marée basse) deux fois par jour, abritent une faune riche et variée régalant l’ensemble de la chaîne alimentaire marine au grand bonheur des plongeurs du monde entier et des pêcheurs. En un mot, les passes font vivre les îles de Polynésie, basses et hautes, vieilles et jeunes, Tuamotus ou Iles de la Société.


Pour les bateaux de plaisance comme le notre, les passes ont également ce côté sacré, le Graal qui nous apportera la sérénité presque éternelle loin du grand océan, à l’abri derrière le récif protecteur ou les étroites bandes de terre qui subsistent dans les atolls, vestiges des anciennes îles englouties. (Les îles Marquises sont les plus jeunes dans l’histoire géologique de la Polynésie, elles n’ont pas encore de barrière corallienne. Viennent ensuite les Iles de la Société, moins hautes et moins abruptes, entourées de leur barrière de corail, et enfin les atolls des Tuamotus où ne subsiste plus que le pourtour corallien).

Mais attention, aussi salvatrices qu’elles puissent paraitre, selon l’heure de la journée, les passes sont plus ou moins praticables voire dangereuses et ennemies. C’est le cas notamment dans l’atoll de Rangiroa où beaucoup de bateaux préfèreront attendre en pleine mer que la passe de Tiputa veuille bien les accueillir, plutôt que de braver son courant sortant pouvant parfois atteindre 5 noeuds ou les vagues que soulève le vent contraire au courant et qui forme un mascaret aussi menaçant que périlleux.


Bien qu’Eric me répète régulièrement, et à raison, que la vie n’est pas dans les tableaux Excel mais dehors, dans le vrai monde, nous avons été soulagés de récupérer auprès d’un bateau copain des Marquises (Priscallina) un fichier Excel nommé Guest Estimator (Guide des courants des passes aux Tuamotus) qui indique pour chaque atoll les heures des courants entrant et sortant (et donc l’heure idéale de l’étale, moment de la renverse du courant où la passe est un lac d’un calme olympien), la force du courant favorable ou défavorable selon que l’on compte entrer ou sortir de l’atoll, et tout cela en prenant en considération la force du vent et la houle éventuelle pour ajuster les équations.
Je ne sais pas quel petit génie a modélisé le phénomène des passes des Tuamotus, mais merci mille fois à lui!
D’autres petits génies ont crée des applications Iphone ou Ipad ou autre qui donnent avec précision les horaires des marées selon la position GPS, permettant d’anticiper quand le lagon se videra (marée descendante); quand il se remplira (marée montante) et surtout quand il ne fera ni l’un ni l’autre et donnera du répit au plaisancier pour sortir ou entrer dans les lagons en toute sérénité!!

 

Si je me lance dans cet essai philsophico-géologico-océanographique c’est parce que pour nous, les Tuamotus sont avant tout et surtout un paradis marin.


Certes leurs contrastes et variétés de bleus, du plus profond au plus clair, voir cristallin, sont en eux-même un petit miracle de la nature. Le côté désertique de ces atolls du bout du monde, leurs cocotiers et sables roses, la rareté et la fragilité de la terre qui lutte encore face à l’océan implacable et tout puissant, tout cela est émouvant et difficile à décrire tant les paysages paraissent parfois extra-terrestres.

Peu ou pas d’humains selon les atolls, quelques oiseaux qui se battent en duel sur de minuscules motus (petits ilots sur les non moins petits atolls), voilà où, en apparence, survit la vie dans ce désert bleu.


Mais en apparence seulement, car il suffit de mettre son visage masqué sous la surface de l’eau et on comprend instantanément que la vraie richesse est là-dessous…

Dans la vie, tout est question de point de vue, et la culture générale que nous inculquons à nos enfants ne déroge pas à la règle.


Pour nos filles, Napoléon porte un costume vert et bleu avec une bosse sur la tête et d’immenses yeux globuleux; Picasso se vêtit de blanc et laisse délirer les couleurs de son visage jusqu’aux nageoires.

Le citron, le nourrice,  et le marteau sont des cousins squales qui côtoient le même environnement et parfois même le cul du bateau (au sud de Tahanea, nous avons cru que nous mettions l’ancre sur une patate de corail mouvante qui n’était ni plus ni moins qu’un requin marteau de 3,5 mètres de long dans 2 mètres de fond!!). Le chirurgien et le bagnard sont de la même famille et se croisent tous les jours…


Le CNED se chargera de leur apprendre la « vérité », mais pour le moment, que ces mots soient pour elles symboles de la beauté du monde marin, avant qu’il ne rejoigne Napoléon et Picasso à la postérité et ne soient plus que des images dans les livres d’histoire…

Notre périple aux Tuamotus aurait pu se dérouler à la manière d’un « Rendez-vous en Terre Inconnue ». Mais à l’inverse de la grande majorité des bateaux que nous croisons au mouillage, nous sommes ici « chez nous ». Nous connaissons les gens et les lieux, qui n’ont pas changé et ne changerons sans doute jamais. Il nous est donc difficile d’en parler en mode découverte.


C’est plutôt en mode « retrouvailles » que nous retournons dans les endroits chers à notre coeur… les fonds sous-marins des passes…

L’incontournable passe sud de Fakarava est aussi sublime que dans nos souvenirs, trop fugaces car séjours toujours trop courts. Alors maintenant que nous avons notre bateau et notre tout nouveau compresseur acheté in extremis à Priscallina recroisés au Sud de Fakarava, les journées consisteront à gonfler les blocs, plonger, gonfler les blocs, plonger…
(plongée passe sud de Faka; voir infos pratiques).


Pas loin de 750 requins gris ont été recensés récemment dans cette passe. Dispatchés sur trois « murs » à différentes profondeurs tout le long de la passe, ils font d’incessants aller-retour avec et contre le courant pour venir s’oxygéner, presque statiques, avant de repartir de plus belle pour un tour de manège. Et nous, humbles humains (traverser les murs de gris rend humble, inexorablement!), nous voyageons poussés par le courant le plus discrètement et silencieusement possible, zigzagant entre les squales, les petits et les grands, bien conscients de n’être pas chez nous, d’être simplement tolérés, mais bien heureux qu’ils nous acceptent si pacifiquement dans leur univers.


Papynou et Mamynou, les parents d’Eric, nous rejoignent dans cette mythique passe sud, sans doute le voyage le plus long que l’on puisse faire depuis la métropole si on exclut bien sûr celui que nous avons fait nous même depuis Tahiti fin 2012 pour revenir ici mi 2014! Une bonne partie des photos qui illustrent cet article sont d ailleurs les leurs et nous leur sommes reconnaissants car le capitaine photographe en chef n est plus trop en mode photo lorsqu il est en mode skippage!

 

Les grands parents guest stars au même titre que les Arthur ou autre James Cameron qui deviennent nos voisins pour quelques jours à Tetamanu (Fakarava Sud). Leurs bateaux sont sans doute beaucoup plus spacieux et les menus à bord surement plus prestigieux, mais nous avons le même ciel, les mêmes requins dans la passe, le même soleil ou la même pluie. La jet set n’est plus lorsque l’on vit en mer…

Jean et Anne-Marie partageront notre périple jusqu’à Rangiroa, avec un stop de quelques jours dans l’atoll de Toau, où l’anse Amiot offre une des meilleures protections tout secteur de l’archipel.


Ahh…. Rangiroa et son « aquarium », jardin de corail dont nous sommes insatiables et où Coline fera ses premiers « pas » en plongée bouteille autonome; Rangiroa et ses sables roses… Rangiroa et sa passe de Tiputa!
(plongée à Tiputa; voir infos pratiques)

Tiputa est mondialement connue pour ses dauphins aussi bien amateurs de saltos avant et arrière au coucher du soleil dans les vagues du mascaret de la passe que pour leur intérêt et leur curiosité envers les plongeurs qu’ils viennent saluer presque à chaque fois.

Parfois furtivement, parfois en dansant, parfois en jouant pendant plusieurs minutes jouissives pour les scubadivers. A l’une de mes plongées de fin de journée  ils étaient une bonne douzaine autour de nous,plongeurs ébahis et jamais blasés de cette rencontre du 3eme type.
Juste avant leur départ, une maman dauphin et son petit collé à elle comme une arapède s’est dirigée doucement, droit sur moi. Elle et son petit ont frôlé mon visage et m’ont regardée tous les deux droit dans les yeux. Un moment d’éternité… J’ai encore l’intensité de ce regard gravé dans ma rétine et une seule envie, y retourner pour le revivre à nouveau.

Si nous n’avions pas noyé la Go Pro, nous vous aurions régalés des danses de dauphins, des bancs de aturés (grosses sardines) qui s’étendent sur des dizaines de mètres de haut et de large à l’angle de la passe, des carangues échevelées par centaines qui semblent droit sorties d’un monde imaginaire, des bancs de perches pagaies denses comme un mur de béton…

Les images resteront dans nos têtes cette fois, ou alors… il nous faudra songer à y retourner!

Pendant les 15 derniers jours nous avons plongé tous les jours, utilisant et abusant de Zorro, le cavalier qui surgit hors de la nuit sur l’écran de l’ordinateur et a joué les nounous au club de plongée pendant que papa et maman sondaient sans relâche les fonds de la passe…

Avec ses aventures passionnantes vers lesquelles il court au galop, nous savions nos deux têtes blondes suffisamment absorbées par les exploits du vengeur masqué pour faire, de notre côté, un remake du « monde du silence » en toute quiétude…

Nous remettons toujours notre itinéraire entre les mains de la météo, qui a été vraiment clémente avec nous pendant ce mois et demi aux Tuamotus. Pas un coup de maraamu; ce terrible vent de sud courant en cette période de l année, qui oblige à se protéger comme on peut dans les fin fonds des atolls et lève des vagues de presque 2 mètres au mouillage, le lagon se transformant en véritable océan déchaîné.

Nous avons eu le luxe de profiter partout et le temps désiré de nos atolls idylliques, de nos passes et nos snorkelings tels des multirécidivistes matteurs de poissons.


Et cerise sur le gâteau, notre séjour paumotu s’est achevé par un spectacle de deux baleines venues surfer dans les vagues du terrain de jeu des dauphins de Tiputa.

 

Une matinée durant, elles nous ont offert un spectacle rare et inoubliable, comme pour annoncer la suite du programme dans les Iles sous le Vent où elles sont présentes un peu partout de juillet à novembre.

 


 Il nous faut à présent retourner vers la civilisation, les semblants de ville et la fin de « Suricat, Saison 1 »…

Il est temps pour nous, après cette ultime gavade, de refaire la caisse de bord, renouer avec le monde du travail lucratif (car, s’il faut le rappeler, vivre à bord d’un bateau, c’est aussi du travail…).

 

Mais Suricat reste notre maison et nous rappellera tous les jours d’où nous venons, le chemin que nous avons parcouru, et celui qu’il nous reste à vivre!

 

A bientôt pour « Suricat saison 2 » et merci à vous, fidèles lecteurs et supporters de notre aventure !


 

Infos pratiques

 

Plongee
Nous nous sommes aventurés sans la connaitre dans la petite passe de Tahanea (la plus à l’ouest) qui nous a réservé de belles surprises. Peu profonde et sans trop de courant, elle est aussi jolie en snorkeling qu’en fond de passe.

Nos incontournables et favorites restent la passe Sud de Fakarava et la passe de Tiputa.
 Passe Sud de Fakarava
On peut depuis peu plonger facilement en club de qualité à la passe Sud de Fakarava. On y trouve Eleuthera à la pension de chez Sane (Tetamanu Village) qui offre des pass inter-iles intéressants (la plongée revient à 7500 FCFP pour un pass de 10 utilisable dans presque toutes les îles). On y trouve aussi Top Dive pour les fans de plongée au Nitrox et « à l’américaine ».

 La dérivante se fait de la bouée à l’extérieur de la passe en longeant le tombant coté nord de la passe.

On arrive sans palier et sans aucun soucis d’orientation à la « piscine » qui se trouve le long de la pension dans 50cm d’eau.
C’est ici et uniquement ici que l’on pourra, tous les jours de l’année et à n’importe quelle heure, admirer les murs de requins gris, côtoyer le plus gros des Napoléons et s’éblouir des couleurs du corail encore étonnamment bien préservé.

Nous n’avons pas eu l’occasion d’aller cette fois faire la passe Nord de Fakarava car on ne peut la faire qu’avec un club mais elle est aussi incontournable.

Assez difficile du fait des forts courants en dérivante mais magique (notamment le trou d’Alibaba)). Pour ceux qui ont du temps et/ou des moyens, il faut s’offrir cette plongée!

 

Passe de Tiputa
Nous en sommes drogués et inconditionnels… jamais rassasiés… mais celle-ci, par sa complexité et la violence de ses courants et de son mascaret, se fait uniquement en club et avec un bon niveau (niveau 2 minimum pour ne pas se faire peur inutilement en dérivante).
Marco et Cathy de Yaka Plongee connaissent la passe depuis des dizaines d’année, s’y orientent en toutes conditions là où tout  un chacun se croirait totalement perdu, et savent en tirer le meilleur parti pour leurs plongeurs.(Yaka est situé à gauche du Kia Ora quand on regarde la plage,tel: 87 20 68 98 / Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. / wwww.yakaplongeerangiroa.com).
Leur club est nickel et ultra sérieux, leurs marins et leurs moniteurs sont des vieux de la vieille qui ne vous perdront jamais dans l’immensité du lagon de Rangi (car c’est déjà arrivé à d’autres), efficaces et souriants.
S’il y a un club que nous recommandons plus que vivement et même chaleureusement,c’est le leur. La structure est petite et à taille humaine, on y plonge en petites palanquées mais toujours entre plongeurs de niveau équivalents.


Car plonger à Tiputa ne se fait pas pareil selon que l’on est expérimenté ou non, que l’on peut descendre à 40mètres et plus ou non. Ils offrent bien sur aussi la possibilité de faire des formations et des baptêmes dans le magnifique « aquarium » où certains néophytes ont eu la chance des débutants et croisé parfois en un baptême plus de faune extraordinaire que nous en 20 dérivantes dans la passe… les merveilles et les facéties de la plongée sous marine…

La passe d’Avatoru au nord de Rangi vaut également un saut pour ses bancs de carangues échevelées notamment et myriades de poissons.

 

Eleuthéra est également présent et bien placé (tout prêt du quai de Tiputa), en début d’installation mais très sérieux et avec l’avantage de proposer des tarifs spéciaux pour les gens de bateau, entre le tarif touriste normal et le tarif résident. Leur pass peut servir dans les autres îles comme énoncé plus tôt pour Faka sud.


Navigation lagonaire
Alors là, comme dirait notre skipper préféré du début de l’aventure, « méfiote »!!!
Dans les lagons, on navigue à vue. Pas à vue de nez! Le soleil dans le dos et le ciel dégagé, sinon c’est rencontre douloureuse avec patate de corail assurée. Le fond est d’environ 25 à 35 mètres dans les lagons mais des patates vicieuses (mais il faut bien le dire, merveilleuses de beauté) remontent ça et là en plein milieu de nulle part. Où sont le ça et le là, c’est bien le problème. Certaines zones sont bien hydrographiées mais en dehors des chenaux, il ne faut faire confiance qu’à sa vue  et que celle-ci ait tout en sa faveur: lunettes polarisées, grand ciel bleu et soleil derrière!
Parfois même le chenal peut être traitre alors mieux vaut faire un stop, mouiller, et repartir le lendemain matin à 10H… Nous avons beaucoup utilisé les images satellites de Google Earth qui montrent bien les points clairs sur le fond bleu profond, mais parfois la zone où l’on se situe est pile sous les nuages de la photo satellite et là… c’est la roulette russe.
Rangiroa est assez simple et peu piégeuse. Fakarava a de bons chenaux pour se rendre du nord au sud sans encombre. Pour les autres… prudence! Mais le risque vaut le coup d’être couru car des merveilles attendent les navigateurs aventureux dans les coins isolés des atolls…


Mouillages :

Tahanea
Très facile d’accès, même par une arrivée de nuit des Marquises par exemple, on peut rentrer par la grande passe qui est large et se mettre au mouillage juste à l’ouest de la passe dans une dizaine de mètres de fond. Pas de patate piégeuse et une assez bonne protection tout secteur sauf sud.

Le sud est de l’atoll est magique (cf photo de Suricat prise du haut du mat de Lumbaz). Bon abri en cas de coup de sud ou sud est annoncé, désertique comme le reste de l’atoll. Un bon endroit pour se sentir vraiment seul au monde.

Fakarava:
Incontestablement bien protégé, sauf de vent de nord ou nord ouest mais cela est rare, la passe sud de Fakarava en face des sables roses est un mouillage idyllique. On peut se rendre assez facilement en dinghy jusqu’au village de Tetamanu même s’il faudra tirer son dinghy sur quelques mètres pour longer la plage juste avant d’atteindre la passe. Il faut par contre arriver avec une bonne visibilité pour se mettre à ce mouillage qui nécessite de faire un grand tour pour éviter les patates de corail entre la passe et les sables roses. Mais une fois qu’on est là… on ne pense plus à en repartir…
En empruntant le chenal qui longe le récif on peut se rendre non loin de là au mouillage de Hirifa, au coin sud est de l’atoll. Excellente protection et immense plage propice à la balade.
Fakarava nord est pratique pour faire un peu d’internet (réseaux payants disponibles) , quelques courses, acheter de l’essence ou faire des lessives chez Fakarava Yacht Services (transferts et location de vélos aussi disponibles et internet gratuit pour leurs clients). Stephanie et Aldric, eux mêmes famille bateau avec leurs deux petites blondes devenues instantanément les copines de jeux de Coline et Eden, sont très accueillants, toujours disponibles et prêts à rendre service, fiables et sérieux ce qui ne court pas toujours les rues… ( Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. / 87 75 34 84 / VHF 77).

 

Toau
Nous n’avons pas pu aller au sud de l’atoll car nous avons du lever l’ancre en pleine nuit du nord de Fakarava quand un coup de sud est fort et non annoncé nous a pris au dépourvu. Impossible de tenter l’entrée de nuit et encore moins le mouillage au sud de l’atoll de Toau alors nous sommes partis directement au nord. Le sud est réputé magique mais sa passe peut vite devenir impraticable en cas de forte houle ou de vent fort. On peut se retrouver coincé dans le lagon ou mieux encore, se faire des frayeurs dans le mascaret que les marins, même initiés, qualifient de dangereux. Prudence donc, mais si les conditions sont bonnes… faites y un tour pour nous!
L’anse Amiot quant à elle est un nid douillet. Presque le seul endroit des Tuamotus où l’on peut être protégé tout secteur ce qui permet de souffler un peu. Seul hic, l’anse est minuscule et il faut se mettre au corps mort que l’on paie 700 fcfp par jour à la pension juste devant, chez Gaston (mais gratuit si l’on y dine). Il y a environ 8 corps morts de mémoire alors mieux vaut essayer d’appeler avant… si quelqu’un répond…
Langouste à profusion au restaurant de la pension, excellent poisson et snorkeling de haut vol dans ce mouillage où l’on pourra rencontrer des locaux, discuter avec les pêcheurs et passer un très bon moment. Nous avons même eu l’occasion par temps calme d’aller sur un « spot à mantas » non loin du mouillage, en dinghy. Il faut demander aux gars du coin comment passer la barrière qui ferme l’anse Amiot et la sépare du lagon intérieur de Toau. Mais l’endroit est magique et la rencontre avec les mantes toujours un grand moment….

 

Rangiroa
Si les conditions sont bonnes (vent faible d’Est ou Nord est, le plus fréquent), le mouillage à l’ouest de la passe de Tiputa est parfait 9 qpqrt une legere petite houle de travers selon le courant de la passe. Tout près des clubs de plongée; du quai ou débarque l’Aranui en provenance des Marquises une fois par semaine avec des fruits (Alléluia!!), un « supermarché » ouvert tous les jours même le dimanche où on trouve de tout, même si on est aux Tuamotus et donc tout est question de prix… tout près aussi de la passe pour aller voir les spectacles des sauts de dauphins dans la passe tous les soirs si on le veut vu qu’on ne s’en lasse jamais… de bons petits restaus et snacks pour ceux dont la caisse de bord permet de manger à l’extérieur. Internet disponible mais toujours payant.
Mais si un coup de sud ou de sud est est annoncé alors taio!! Nous avons déjà vu à l’époque le lagon à Tiputa par coup de Maramu et nous ne le souhaitons à personne. L’idéal est de se rendre alors à l’extrémité est du lagon, ou à son sud est vers les sables roses. Mouillages magnifiques et bien protégés, déserts la plupart du temps. La pêche y est excellente (bancs de carangues non ciguatérées partout!).

Le lagon bleu et l’ile au récif doivent valoir le coup mais il faut pour cela un temps très calme. Le lagon bleu n’est pas du tout protégé, il faudra attendre de s’y rendre au moteur (un bon 4h de nav) et en revenir le soir même ou s ‘assurer que le vent ne se lèvera pas la nuit (mais qui peut encore faire confiance aux prévisions météo?). Excursion sans doute très belle pour les touristes qui n’ont pas la chance de passer leur temps sur des lagons bleus, mais peut être pas si incontournable pour les plaisanciers en bateau.


Internet, avitaillement et autres incontournables
Internet
Il ne faut pas rêver, on ne se retrouve pas au bout du monde sans quelques sacrifices… et de nos jours, être privé d’internet c’est comme privé d’eau ou d’air ou presque semble-t-il… Le réseau Vini est présent presque partout mais la réception n’est ni en 3G ni même en Edge, elle est en GPRS comme aux Marquises, autant dire, que dalle. Mais juste assez pour prendre des fichiers Grib et envoyer ou recevoir quelques messages textes très légers, la base donc, et c’est tout ce qui compte. Pour surfer à volonté ou skyper la famille, il faut être patient…
A la « ville » (Faka nord; Rangiroa nord) on trouve des réseaux internets payants.
Le mieux est de souscrire au WDG car c’est celui que nous avons rencontré le plus fréquemment. Il est donc possible de l’acheter dans une ile et l’utiliser à d’autres mouillages.

Les courses
A 8.50 euros le kilo de courgettes ou le demi-kilo de poires, on révisera sans doute sa diététique et on oubliera les 5 fruits et légumes par jour de « mangerbouger.fr »… les fibres attendront les Iles sous le Vent… A Fakarava nord et Rangiroa on trouvera des magasins bien achalandés, disons avec la base et le minimum vital, mais à l’instar des Marquises, mieux vaut avoir fait son stock avant d’arriver…
Le bon plan, commander à Tahiti chez Marché Hamuta. On peut leur envoyer la liste des produits dont on a besoin et ils préparent les cartons et mettent sur les goélettes qui desservent Rangiroa ou Fakarava (même sud) deux fois par semaine. Cela vaut le coup si l’on souhaite rester longtemps aux Tuamotus et commander des quantités importantes. Les prix resteront élevés; ce sont ceux de Tahiti qui n’est pas réputée pour être une destination bon marché, mais c’est bon à savoir. Pour les fruits et légumes, attendre l’Araanui à Rangi mais s’y trouver avant son arrivée pour attraper bananes; pamplemousses et autres délices aussi vite arrivés aussi vite partis. On peut aussi passer par Stéfanie du club de plongée The Six Passengers qui fait des commandes groupées de fruits et légumes.

La lessive…
Retour aux temps ancestraux de la bonne lessive à la main avec peu ou pas d’eau… aux Tuamotus, il n’y a pas d’eau disponible alors soit on a un bon dessalinisateur, soit on fait la danse de la pluie mais ça fonctionne assez mal en période sèche. Le mieux c’est encore de vivre tout nu mais le soleil est agressif en Polynésie, ou bien encore rester sales et attendre la seule escale lessive qui se trouve chez Fakarava Yatch Services (1200 Fcfp le lavage simple, 2500 pour séché et plié). A Rangi, pas ou presque de possibilité ou alors les locaux demanderont des sommes astronomiques.

L’essence
Faire le plein maximum en partance de Nukuhiva car ensuite on trouve peu ou pas d’essence à acheter mais par contre on passe sa vie sur son dinghy ou à faire tourner son compresseur si on en a un. Faka Yatch Services vend de l’essence et à Rangi on peut en trouver à la station près d’Avatoru. Ailleurs, impossible, alors prévoyez bien…

Carte bleue et monnaie
On peut utiliser sa carte dans de nombreux endroits (souvent au-dessus de 2500 Fcfp) et il n’y a pas de commission sur les cartes métropolitaines quand on les utilise en Polynésie pour payer ou retirer du cash. On trouve un distributeur à Fakarava Nord et on en trouve aussi à Rangiroa au village d’Avatoru ou à l’aéroport (entre Avatoru et la passe de Tiputa). Là aussi, le mieux est de prévoir de retirer du cash aux Marquises.

La santé
On trouve des dispensaires très corrects à Fakarava nord et Rangiroa avec des gens compétents. En cas de gros pépins, vive la France, on pourra se faire soigner à l’hopital de Papeete, le Taone ou hôpital Jacques Chirac, le plus bel hôpital de France (le plus couteux aussi) ou bien des gens s’y sentiront mieux qu’à la maison tellement il est luxueux! Très bons médecins et spécialistes à Tahiti et la caisse de sécurité sociale locale a des alliances avec la Secu Française, ce qui facilite les prises en charge.

 

Les transports inter-iles


Les visites de la famille ou des amis: les dessertes aériennes
Les atolls principaux sont très bien desservis par Air Tahiti la compagnie locale des vols inter-iles. Rangi et Faka ont un à plusieurs vols par jour, Tikehau aussi. Attention, mieux vaut acheter son billet en local pour pouvoir le modifier sans problème. Nous avons découvert aux dépens des grands parents que les billets achetés sur internet depuis la france ne sont remboursés qu’à 50% en cas de modification. On trouve ensuite facilement des transferts jusqu’aux mouillages en demandant aux locaux ou aux pensions.

 
Webdesign, photos, videos & visite virtuelle : www.ericpinel.com

 

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