1.
?Cette expression est empruntée au langage de la marine. Au XVIIe siècle, les "branles" désignaient les hamacs qui faisaient office de lits aux marins. Le "branle-bas" correspondait à un signal émis sur le navire le matin, et suite auquel chacun devait décrocher son hamac et nettoyer le bateau. Il existait également "le branle-bas de combat", qui était un signal émis lorsque le bateau allait être attaqué. Les marins devaient alors décrocher leur couchage pour pouvoir avoir plus de place lors de la bataille. Tout ceci se faisait le plus rapidement possible, donc dans l'agitation. C'est à partir du XIXe siècle que l'expression a commencé à être employée au sens figuré, symbolisant alors un remue-ménage, une agitation désorganiséeC'est le branle-bas de combat !
2.
L'expression "mettre le feu aux poudres" provient du langage de la marine. On disait au XVIe siècle "mettre le feu aux étoupes". L'étoupe était utilisée pour fabriquer les mèches des armes. A cette époque, lorsque le capitaine du navire jugeait qu'un combat était perdu d'avance, il donnait parfois l'ordre de mettre le feu aux étoupes. Ainsi, le maître canonnier approchait une mèche des barils de poudre qui étaient entreposés dans le bateau, et tous les marins se jetaient par-dessus bord avant que l'embarcation n'explose. Les "étoupes" ont été remplacées par les "poudres" aux XVIIIe siècle. Aujourd'hui, on l'utilise dans le sens de "engendrer des réactions violentes".Mettre le feu aux poudres
3.
Aujourd'hui, on utilise cette expression dans le sens de "S'emparer de quelque chose, accaparer quelqu'un, le retenir contre sa volonté" (notamment dans le langage de la séduction pour désigner une personne envahissante, une "vamp"...). Le terme grappin vient du monde maritime. Il désignait un crochet d'abordage qui, une fois lancé, permettait aux flibustiers des vaisseaux pirates de monter plus facilement à bord des bateaux attaqués. En tirant sur la corde reliée au crochet, on pouvait rapprocher le navire "cible", le retenir contre son gré, et s'en approprier les richesses.L'expression s'est ensuite généralisée à toutes les situations où quelqu'un prend l'ascendant sur quelque chose ou quelqu'un.Mettre le grappin dessus
4.
Deux explications sont généralement proposées pour l'origine de cette expression. La première : sur un navire, l'équipage était partagé en deux moitiés selon le côté ou "bord" dans lequel chaque moitié avait son hamac. Il y a avait donc les "tribordais" et les "bâbordais". Chaque quart était assuré alternativement par un bord. Être du même bord voulait donc dire être de la même "bordée", c'est-à-dire de la même partie de l'équipage. Ces marins "du même bord" assuraient ensemble les mêmes corvées, les mêmes tâches et les mêmes manœuvres.?Deuxième explication : autrefois, un "bord" désignait un navire. Les marins, qu'ils soient soldats, équipage de commerce ou voyageurs, étaient très solidaires face aux périls, attaques ou tempêtes, puisqu'ils naviguaient sur le même bateau. Ils oubliaient leur origine sociale, leur rang ou leur fonction pour tous oeuvrer dans le même sens : celui du bien du navire. C'est donc de ce domaine maritime qu'est née l'expression "être du même bord" qui signifie que deux personnes sont du même avis, de la même opinion.?Autre expression approchante : "être dans le même bateau", qui veut dire "se retrouver dans la même situation, partagée par tous".Etre du même bord
5.
Dans le langage maritime du XIXe siècle, on appelait "un coup de tabac" une tempête soudaine qui endommageait la coque des bateaux. Cette expression s'est étendue au bruit provoqué par le tonnerre lors d'un orage, et par extension, au "tonnerre d'applaudissements" qui se faisait entendre lors d'une représentation théâtrale réussie. ?"Faire un tabac" signifie aujourd'hui encore avoir du succès.?Passer à tabac?Au XIXe siècle, le nom "tabac" a pris le sens de "volée, coup". Sa racine "tabb" signifie "battre, frapper". "Passer à tabac" veut donc dire frapper violemment une personne.Faire un tabac
6.
Explication pour l'origine de cette expression qui signifie "se venger".?A l'époque de la marine à voile, les soldats auraient eu l'habitude d'introduire une pièce à l'effigie du roi dans la poudre. Ainsi, lorsque le boulet frappait le navire ennemi, la "pièce" était rendue, et la vengeance accomplie.Rendre la monnaie de sa pièce
7.
Au XVIe siècle, le mot "conserve" prend le sens de "escorte". On trouve aussi la locution "de conserve" à ce moment-là dans le langage maritime.Naviguer de conserve se dit alors pour des navires qui voguent ensemble, sans se perdre de vue, pour s'escorter et se protéger mutuellement en cas d'attaques de pirates.Aujourd'hui, aller de conserve intègre toujours cette notion d'accompagnement. Cela signifie "aller ensemble".Aller de conserve
8.
Aujourd'hui, la planche de salut est le dernier espoir, le dernier recours pour éviter qu'un ennui vous tombe sur le dos...Là encore, c'est à la mer que l'on doit cette expression, apparue au XIXe siècle. Elle fait référence à la planche de bois, qui servait à l'embarquement et au débarquement à quai sur un bateau. Cette planche, tout comme d'autres débris de bois, pouvaient être utiles aux marins en cas de naufrage. Ils pouvaient alors s'y accrocher pour garder la vie sauve.La planche de salut
9.
Cette expression est aujourd'hui utilisée pour dire "faire attention, être prudent, veiller sur quelque chose ou quelqu'un avec une grande vigilance".?Née au milieu du XIXe siècle, elle trouve son origine dans le langage maritime. Pour les loups de mer, le grain est un "coup de vent momentané de force et de direction variables, avec des rafales, lié au passage d'un front froid, généralement accompagné d'averses de pluie ou de grêle, voire de neige", contre lequel il faut être très vigilant.?Avec le temps, l'expression est entrée dans le langage commun et on dit que l'on "veille au grain" lorsque l'on se méfie d'un événement qui pourrait nous être préjudiciable.Veiller au grain
10.
Attribuée au domaine automobile vers 1900, cette expression trouve son origine dans le vocabulaire de la marine. En 1573 déjà, on disait "bouter le vent en penne". Cela signifiait que l'on équilibrait l'effet du vent sur la voile en l'orientant de telle façon que le bateau s'immobilise. Par la suite, au XVIIIe siècle, on disait d'un bateau immobilisé qu'il était "en panne". On retrouve cette étymologie dans le verbe "empanner", qui signifie faire virer de bord la grand-voile lors d'un vent arrière. Enfin, elle s'est appliquée plus particulièrement au domaine automobile pour figurer que la voiture était immobilisée pour des raisons techniques.?Etre en panne