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Accueil Journal de bord Traversee Perlas- Galapagos - 09/16 avril - Etat second

Etat second...

Ca y est, la décision est prise, nous partirons ce Mercredi 9 avril pour profiter d'une fenêtre météo clémente. Un gros coup de vent au large de Carthagene favorise l'apparition d'un vent un peu soutenu dans le golf du Panama et plus au Sud, environ 20 noeuds établis, très rares pour la saison, que nous aurons dans le dos au moins quelques jours.

 Le but: taper Sud au maximum pour profiter de ce vent et des 2 noeuds de courants favorables, descendre au maximum et le plus vite possible, gagner des miles et gagner sur le temps avant d'obliquer, au sud-est du rocher de Malpelo, pour les Galapagos.

Fort des informations recueillies sur les blogs et sur les fameuses routes de Cornell, il conviendrait de ne pas traverser en visant directement l'archipel équatorien mais bien de faire une route plus en courbe pour optimiser les directions des vents et surtout des courants pouvant atteindre parfois jusqu'à 4 noeuds (courant froid de Humbolt qui remonte le long des cotes de l'Amérique du sud).

 

Nos fidèles amis de Zouk sont toujours de la partie, nous partageons l'envie de faire ce voyage ensemble, le plus proche possible l'un de l'autre, car durant cette semaine plus ou moins longue qui nous attend, entendre des voix familières au bout de la VHF ou apercevoir a l'horizon la nuit la petite loupiote de leur feu de route, sera un appui au moral bienvenu pour se sentir moins seul au milieu de cette vaste étendue d'eau.

La fenêtre semble bonne, Suricat file comme jamais, grâce a un courant de parfois 2 noeuds dans le dos, et un vent établi plein vent arrière a 20 noeuds, nous filons a 9/10 noeuds de moyenne pendant 24h, du jamais vu dans la vie du bateau, atteignant même une fois une pointe a 14.8 noeuds, notre record de vitesse!


Nos 3000 dollars d'hélices neuves a mise automatique en drapeau sont déjà amorties ! ainsi que les heures de carénage qui nous ont permis d'avoir une coque lisse et aérodynamique pour fendre ces miles de mer.
Quelle sensation incroyable de foncer ainsi, pousses par les éléments qui s'assemblent pour nous propulser dans le grand et majestueux océan Pacifique.
Pour couronner ce départ en fanfare, nous pêchons une douzaine de petits thons, en perdons deux ou trois, en relâchons encore deux ou trois et nous gavons le premier soir de 5 petits thons frais et gouteux.
Le vent se leve, la mer grossit, mais Suricat reste stable et file, file, file!

 

Mon esprit et mon corps se sont mis en mode "état second". C'est ma première nav' de plus de 3/4 jours, je l'appréhendais au départ mais plus tant que ça, mes congénères mères de famille et capitaines en second m'ont rassurée et convaincue: les 3 premiers jours on est un peu hagard, on prend son rythme, puis la monotonie favorise l'installation d'un nouveau rythme et d'une accoutumance et l'on peut se remettre a vivre normalement, au détail près que l'on fait tout beaucoup, beaucoup plus lentement.
Je m'observe comme de l'extérieur (un truc nouveau qui m'arrive depuis que je navigue…) et je réalise que je suis comme une personne en état dépressionnaire durant ces premiers jours.

En apparence seulement ! Certes je semble n'avoir plus gout a rien: plus envie de me mouvoir, plus envie de manger ni même de me laver, plus envie de parler ni que l'on me parle (ce qui ne me ressemble vraiment pas!). Juste assise la, le regard un peu vitreux et le cerveau un peu embrume, a regarder défiler les vagues comme une vache, le train.

Mais ce n'est qu'une apparente dépression au détail près, et pas des moindres, que mes pensées ne sont pas noires ni négatives mais vagabondent a leur gré, sautant d'une idée a l'autre, du souvenir d'une amie proche a une autre, de relents d'amour pour les êtres chers de ma vie qui me bercent mieux que les vagues, des pensées de tout et de rien, mais qui s'attardent pendant de longues heures et que je chasse a l'envie.

Je les laisse venir a moi puis je choisis celle qui me plait sur le moment et la laisse murir comme un fruit. Mais pas les fruits d'aujourd'hui cueillis trop verts, et muris en accéléré au fond de frigos froids et hostiles. Non, des fruits comme ceux d'antan, qui prennent le temps de pousser, de se gorger de bons nutriments et de gout, et qu'on déguste avec l'envie d'y revenir.
Voila a quoi ressemblent mes pensées en navigation au long cours.

Les gens nous croient loin d'eux dans cette vie de voyage, mais nous n'avons jamais été plus proches. Par la pensée, indéniablement. Les navigations qui nous éloignent géographiquement des êtres chers nous permettent en même temps de nous rapprocher d'eux par la pensée, sérieusement et en profondeur.

 

La réalité de la mer nous rattrape vite et prend le dessus sur notre léthargie: 24H après notre départ, nous échappons de peu a la catastrophe. Eric, en bon capitaine toujours sur le qui-vive et un oeil constamment aux aguets, remarque depuis le poste de barre un écrou a l'air patibulaire.

En s'approchant il constate avec effroi que, quelques minutes de plus, et l'écrou qui retient la bôme au vie de mulet, sortait de son logement et rejoignait le fond de l'océan. Son positionnement avait du être affaibli lors du changement du meme vie de mulet en mai dernier auBahamas, et l'écrou "nilstop" qui sert a le stopper devait être en fin de vie, mais le fait est qu'il tentait de se faire la malle, fatigue de porter sur ses petites épaules le poids d'une bome de Bahia, alourdie elle-même par l'immense grand voile, et s'imaginant faire cela pendant 7 jours d'affilée, il souhaitait jeter l'éponge. C'était sans compter sur la veille implacable du capitaine qui n'avait pas, mais alors pas du tout, l'intention de le laisser filer. Car avec lui se serait arrache tout le reste en enfilade, les chariots de la GV, les billes… et avec la pression qu'exerçait les 25 noeuds établis dans la grand voile au portant (180deg du vent) elle n'aurait pas resistee, c'est sur ! mieux vaut ne pas y penser, ca fait froid dans le dos !

Pendant que mon état lobotomique m'a emmenée dans une énième sieste de la journée, je suis arrachée a Morphee par des bruits secs et métalliques, Eric tapant comme un sourd sur l'axe belliqueux pour tacher de le faire rentrer dans les rangs.
Il est temps que je joue mon rôle de capitaine en second, trêve de bavardage, il faut tout affaler et travailler sur la bome comme si nous étions au mouillage, sauf que ça sera dans une mer de 25 noeuds et d'environ 2,5 mètres de houle.
Eric parvient a soulager enfin la baume pour recaler le maudit écrou, lui mettre un coup de frein filet (pour les non-connaisseurs comme moi il y a encore quelques jours, c'est une sorte de glue que l'on met sur le pas de vis pour éviter que l'écrou ne se dévisse, ou quelque chose comme ça). Ca fera office de rondelle "nilstop" pour le moment et nous pouvons remonter la grand voile (toujours dans une mer bien formée, très agréable manoeuvre, face aux vagues, de lever notre immense GV).


Nous avisons Zouk de notre mésaventure, autant pour l'anecdote du jour que pour leur indiquer une éventuelle panne a prévenir, on ne sait jamais, checker chez nous les malheurs arrives aux autres, nous a souvent permis de passer a cote de la catastrophe!

Les bateaux dans le Pacifique Nord sont comme des aiguilles dans une meule de foin… Mais parfois c'est a se demander si les aiguilles ne sont pas aimantées!


A plusieurs reprises, de nuit ou de jour, nous passons a moins d'un mile nautique de cargos ou d'autres voiliers, parfois même nous obligeant a modifier notre cap pour éviter la collision. On a tout l'espace sur cette planète bleue mais il faut tout de même que l'on se frôle, peut être pour nous rappeler que la prudence et la veille sont toujours de mise… Au début, nous faisons nos quarts dehors, toujours, malgré le vent parfois froid et puissant.
J'écoute des audio-books de thrillers palpitants, pour faire passer les heures et me tenir aux aguets. Les nuits passent finalement assez vite, disons, pas plus longues que les jours! Nous nous rattrapons le lendemain en multiples micro-siestes disséminées dans la journée et la fatigue ne nous terrasse pas encore.

 

Cote filles, elles sont d'un calme exceptionnel. Coline, d'ordinaire sujette au mal de mer, réagit exceptionnellement bien, a notre grand soulagement. Deux premières journées au portant ("en ciseau") et le bateau stable en surf sur les vagues, même impressionnantes, lui ont permis de s'amariner. Elle mange au lieu de vomir, elle joue au lieu de dormir. C'était notre plus grande appréhension et l'amarinage se fait bel et bien au bout des 3 jours, seuil dont nous on a beaucoup parle. Son activité favorite et qui l'occupe des heures durant: écouter les tomes d'Harry Potter en audio-books, au son de la voix suave et vivante de Bernard Giraudeau. Nous memes nous régalons a écouter les histoires du petit sorcier dans le cockpit, grâce aux puissants haut-parleurs qu'Eric a installes. On dirait que les audio-books ont été inventes pour les traversées de Suricat, car il ne pouvait y avoir meilleurs compagnons de route.
Ne me sentant pas encore suffisamment bien pour faire des jeux ou des activités scolaires, je me contente de discuter avec elles, ponctuant les journées des histoires des cabanes de mon enfance (qui me reviennent en mémoire alors que je croyais les avoir totalement oubliées!), des mésaventures de Tatie Claire qui les font beaucoup rire (désolée soeurette, elles savent désormais tout de chacun de tes gadins), passant parfois le relais a leur père qui raconte ses propres 400 coups. Des moments simples et d'une étonnante intensité qui soudent profondément les membres de la tribu.

 

Nos 9/10 noeuds de moyenne dans un portant parfait, aides du courant dans le dos, ne pouvaient malheureusement durer. Nous le savions… Et pour une fois la météo a suivi en réel les prévisions. Quasiment a l'endroit même et au moment même indiques par les fichiers Grib, le vent tourne a l'Ouest, toujours plus de 15 noeuds, parfois 20 noeuds, et nous devons nous résigner au bout de 48H a nous lancer face au vent et face a la houle, au moteur, pour nous mettre sur la route des Galapagos. Nous savons que ce tronçon est inévitable avant de toucher, plus loin vers l'ouest, un vent de Sud salvateur.


S'entament alors 24H comme nous les redoutons toujours, vent de 20 noeuds et sa houle attenante, ainsi qu'un noeud de courant contraire cette fois, en pleine figure. Nous avançons péniblement entre 3 et 4 noeuds aides d'un moteur, nous nous faisons chahuter par la machine a laver.
Nous avions lu que la traversée jusqu'aux Galapagos n'est pas la partie la plus sympathique de la traversée du Pacifique, nous ne sommes pas surpris, nous attendons patiemment que le vent tourne plus au sud pour nous permettre de retrouver la stabilité des voiles.
Nous avons perdu Zouk depuis longtemps, hors de portée VHF a plus de 25 miles de nous, n'ayant pu conserver le même cap que nous et subi plus de vent défavorable. Nous restons en contact par SMS sur téléphone satellite, toujours pour se sentir proches les uns des autres, moins esseulés dans ce grand océan,et continuer a partager nos caps, nos vitesses, nos positions GPS et nous imaginer l'un l'autre sur la carte. Leurs voix amicales et enjouées sur la VHF, pour discuter des poissons pêchés ou des dauphins rencontres, du calage des voiles en ciseaux ou du menu du repas du soir, tout cela nous manque déjà! Vivement les retrouvailles de l'autre cote!

L'inconfort ne sera que de courte durée et passée cette zone de turbulence, nous entamons une suite du parcours avec un vent de sud au pres serre (30deg du vent) qui nous remet sur la route et nous pousse a une moyenne de 5 voire 6 noeuds vers notre destination avec un courant contraire cette fois de 1.5 a 2 noeuds. Nous sommes a présent tous amarines, Coline joue et mange avec appétit, Eden mange encore plus que d'habitude, Eric bricole malgré la houle et j'arrive a cuisiner normalement a nouveau et c'est l'occasion de repenser a toutes mes copines de bateau et leurs recettes magiques pour cuisiner vite et bien a bord: Catherine pour le pain, Virginie pour le flan a la cocotte minute, Fabienne pour la pate a pizza, Annie pour son judicieux conseil de soja deshydrathe qui compense a s'y méprendre la viande hachée et permet de se régaler de chilli con carne, lasagnes ou autre pates bolonaises presque comme si l'on sortait de chez le boucher.

 

Nous ne nous reconnaissons plus! nous qui verdissions rapidement et appréhendions tant la houle de face, le pres serre et le bateau qui bouge, nous voila presque insensibles a tout cela. La magie des 3 jours a fonctionne et s'avère une réalité! Nous avons meme revu notre technique de quart et nous rangeons a présent du cote de ceux qui dorment. Les bateaux se faisant de plus en plus rares (a peine un croise toutes les 24H), nous mettons le réveil chaque 30 minutes pendant nos quarts respectifs et dormons par intermittence, mais nous dormons enfin. Les nuits passent beaucoup plus vite et nous sommes en forme la journée. Ca y est, nous avons pris notre rythme de croisière, ce qui nous rassure pour les 3 semaines qui nous attendrons bientôt des Galapagos jusqu'aux Marquises.

 

Au milieu de nulle part, nous recevons des visiteurs impromptus qui élisent domicile a bord. D'abord un petit piou piou, étrangement frêle et en rien marin, qui, apres un tour du propriétaire, décidera finalement de ne pas rester pour le diner. Puis c'est un fou de bassan, plus malin que les autres, qui s'installe plus ou moins confortablement sur les filières du bateau. Il a trouve un moyen peu fatigant et sur de rejoindre les Galapagos dirait-on car il s'installe pour la nuit. Mais bientôt en voila un deuxième qui, pousse par l'instinct grégaire ou la curiosité, vient s'installer au cote du premier. Nous sommes ravis de ces nouveaux équipiers, discrets et beaux a souhait. Et moins de dix minutes plus tard, en voila un troisième, puis un quatrième et enfin un cinquième qui viennent se nicher sur nos filières pour la nuit. La tete enfoncée dans les plumes et leurs larges pattes rouges et palmées solidement arrimées au bastingage, dodo tout le monde! Quel étrange et fabuleux spectacle, pendant mon quart de nuit, d'admirer leur compagnie et leurs formes bien nettes sous la pleine lune.

 

Zouk nous annonce par SMS sur le satphone qu'ils viennent de se prendre un filet dans les hélices dont la bâbord reste bloquée. Nous transpirons par procuration… des filets a 250 miles des Galapagos, a plus de 500 miles des cotes équatoriennes, autant dire, au milieu de rien??
Nous nous rassurons du fait que nous ne sommes qu'a la voile et que tant que nous ne mettons pas les moteurs en route, les filets de peche ne seront pas un vrai problème. Moins d'une heure plus tard, nous sommes abordes par une barque de pecheur minuscule au mileu de cette immensité bleue. Drole de sensation de voir une lancha sortie de nulle part venir a notre rencontre, si loin de tout! Les pecheurs nous indiquent une bouée couronnée d'un petit drapeau noir que nous n'avions évidemment pas vu (quand on ne s'attend pas a trouver quelque chose de pareil en ces lieux, on le remarque encore moins!).

Par gestes et par cris ils nous disent de partir vers le sud et que leurs filets font plusieurs miles de long. Nous nous exécutons, soulages d'avoir été avertis. Mais une heure plus tard, nous en croisons un nouveau! Nous filons encore davantage sud… Debut de la nuit, c'est cette fois des balises clignotantes qui nous indiquent encore la présence d'un filet. Nous decidons de changer encore notre cap et de descendre pour passer au sud d'autres loupiotes que nous apercevons plus loin. Mal nous en a pris ce coup ci, la loupiote s'avère être un bateau de peche qui fonce sur nous et se met d'un coup a hurler a la VHF des phrases que je ne comprends pas. Ils viennent droit sur nous et se mettent en plein milieu de notre route.

Je leur demande de se calmer et ne pas crier pour les comprendre. S'entame alors une discussion calme en espagnol ou le capitaine du navire m'indique de stopper notre course sur le champ sous peine d'endommager leur équipement et me donne les indications pour bien les contourner en passant par le nord. Nous passons tout de meme au-dessus d'un filet mais sans dommage ni pour lui ni pour nous. Nous finissons la conversation en nous remerciant chaleureusement mutuellement et j'ai droit a un "gracias corazon!" qui, au milieu de ce désert humain, me fait bien chaud au coeur. Nous n'aurions jamais imagine la présence, et la nuisance surtout! de filets de peche si importants dans cette zone si éloignée.

 

"On est deja passe par ici non? ah bon? On va vraiment pas vite alors… Remarquez, c'est bien, comme ca, s'il y a un accident, j'aurais le temps de descendre…".

Je m'autorise cette nuit le plagia de l'"Autostoppeur" de Coluche, que les aficionados auront reconnu, car le vent est tombe, mais pas le courant contraire, et nous avançons dans la nuit a 2 noeuds de vitesse. Cela nous permet de profiter dans le calme d'une eclipse de lune et d'une mer douce brillant de toute part de petits éclairs de plancton phosphorescent… Magique!

00.00.00 degré Nord ! ou Sud! peu importe, on vient de passer l'équateur! ca méritait la petite photo prise a l'instant précis ou nous franchissions la ligne, fallait pas se louper! Il nous reste environ 120 miles jusqu'à destination, le temps n'est plus notre priorité, nous nous laissons porter par Eole qui nous gratifie depuis pres d'une semaine de ses bonnes grâces.


C'est étonnant mais nous ne sommes presque pas presses d'arriver. On paufine quelques réglages histoires d'avoir la sensation que nous sommes encore maitres a bord, mais au fond nous savons bien que le vent, la houle et les courants décideront pour nous de notre jour et heure d'arrivée.
Autant le passage de l'équateur n'a pas été, comme pour la plupart des marins, un moment de grande émotion (voire de bizutage pour les hommes a pompons), autant l'arrivée aux Galapagos nous arrache une petite larme. Est-ce d'en avoir tant parle, fantasme meme, ou un melange de fierté et de soulagement, ou encore l'occasion de nous rappeler ou nous sommes sur le globe, d'ou nous sommes partis et tout le chemin parcouru depuis un peu plus d'un an pour nous retrouver la, je ne saurais dire… Mais l'instant est mémorable.


7 jours a la minute pres, 1000 miles et seulement 25 heures de moteur plus tard, a nous les otaries, les tortues et iguanes géants, Darwin et l'évolution… A nous les Galapagos!!!

 
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